Et voilà on est dans la dernière ligne droite et du coup on court un peu partout. Entre toute la paperasse qu'il y a faire, résilier les abonnements, commencer à vendre certains trucs vu qu'on ne garde rien, chercher une tente et les derniers équipements, je n'ai pas beaucoup de temps pour écrire !
En plus de ça, je passe pas mal de temps sur les forums de voyageurs pour avoir des idées de visites et surtout des bons plans. Et à force de chercher on découvre des choses auxquelles on ne s'attendait pas. J'aime beaucoup la peinture depuis que mes parents m'ont forcé à prendre des cours et j'avoue que l'art sud-américain ne représentait pas grand chose dans mon esprit jusqu'à il y a quelques jours.
Je viens en effet de découvrir qu'en plus du tissage, des chapeaux et de l'artisanat, l'Équateur possède de grands artistes peintres, alors aujourd'hui j'ai eu envie de vous faire découvrir Oswaldo Guayasamin.
Guayasamin est un peintre du XXème siècle, fils d’un père amérindien et d’une mère métisse, il est très fier de ses origines, et c'est probablement de là qu'il puise sa force de création. Très sensible, il est touché par la condition du peuple indien, il ne supporte pas la misère, le racisme et les inégalités qui persistent de gouvernements en gouvernements. Une partie de son travail est du à un sentiment de colère. « La Edad de Ira » (L’âge de la colère), est un ensemble de 150 tableaux exécutés sur une trentaine d’années, entre 1961 et 1990 qui montre l'angoisse et la douleur des indigènes des Andes.
Si les inégalités et les problèmes sociaux sont une source d'inspiration, Guayasamin a aussi des périodes plus calmes. Il a beaucoup travaillé autour du sujet de la femme, de la mère, pour consacrer tout son temps à la fin de sa vie à la "La Capilla del Hombre". Important complexe culturel, soutenu par l'UNESCO, qui se pose comme réponse au besoin de rendre hommage à l'être humain, à ses peuples, à son identité. Dans cette espace, Guayasamín nous invite à la réflexion de l'histoire du point de vue de l'Amérique Latine, depuis l'époque précolombienne jusqu'à nous jours.
Guayasamin est décédé le 10 mars 1999, et comme un hommage à son travail, à ses recherches pour la sauvegarde du patrimoine de son pays, et pour le remercier de l'amour qu'il portait aux autres, le peuple indien se mit en grève et tout le monde pris conscience que le pays venait de perdre un grand homme.
Son travail a été exposé plus de 200 fois en Amérique du Nord, du Sud, en Europe… Guayasamin défenseur du peuple indien et de sa culture a probablement permis à son pays de prendre conscience qu'il fallait aujourd'hui répartir les richesses, faire face à la corruption et revaloriser l'art sud-américain.
Y a des gens comme ça dont l'histoire me touche, alors j'espère pouvoir toucher du bout des yeux ses oeuvres à Quito ou ailleurs.