Le rêve américain est bien vivant et plus que jamais. Les nouveaux philanthropes, ces millionnaires américains d'un nouveau genre, méritent que l'on s'attarde sur leur vision de la fortune. Quarante-cinq nantis (Dont Ben Cohen, Moby, Michael Steinhardt, Guy Saperstein, Philippe Villers...etc...), s'offusquant de l'extrême pauvreté dans laquelle un nombre considérable d'américains sont plongés, ont exhorté le président Obama pour qu'il les saigne afin de sauver le pays du marasme économique auquel il doit faire face.
De mémoire d'homme et de femme, on n'avait jamais vu çà. Ce ne sont, certainement pas, nos Albert Frère, Davignon, Lippens, Materne, Colruyt, Pelleman et j'en passe, qui prieraient, à genoux, l'Etat belge pour que celui-ci les taxe à leur juste valeur d'autant que les salaires que ces pontes s'octroient frisent l'indécence. Ce sont les nouveaux négriers, les esclavagistes du 21éme siècle. Ils n'utilisent plus le fouet car les syndicats le leur ont confisqué. Il a été remplacé par la pression de la crise économique engendrée par ceux-là même qui, jadis, le tenaient entre leurs mains.
"Si vous n'êtes pas satisfait de votre emploi, la porte est là...." Derrière elle, des centaines de gens qui n'en ont pas (d'emploi) sont prêts à se soumettre et à occuper la place encore chaude.
Revenons au pays de l'Oncle Tom où, dans le même esprit, 410 hommes d'affaires, aux revenus plus que confortables, ont demandé à Washington de supprimer les cadeaux fiscaux dont bénéficiaient les concitoyens gagnant plus de 250.000 dollars par an. Malheureusement, le gouvernement Obama, menotté par un Congrès devenu républicain, a été obligé d'accepter la prolongation, pour deux ans, des avantages fiscaux mis en place par le gouvernement Bush. (Bush? Tiens, comme c'est bizarre, vous avez dit bizarre?) (Si vous ne comprenez pas, tapez Jouvet dans Google).
"La philanthropie vole au secours d'un système qui ne peut tenir ses promesses d'une vie meilleure" *
C'est pour sauver ce capitalisme vacillant que Bill Gates et Warren Buffet se sont engagés à donner, au moins, la moitié de leur fortune, de leur vivant ou après leur mort. Cinquante-sept milliardaires les ont déjà rejoint!
"La promesse de donner" (The giving pledge). La mentalité est différente aux Etats-Unis. Et puis, les américains sont croyants, ils n'oublient pas leurs semblables. N'est-il pas écrit dans la Bible: "Donne et il te sera rendu au centuple"?
Et puis, là-bas: "Ce pays est construit sur un rêve tout simple: petit deviendra grand, on n'accable pas le riche puisqu'on veut tous devenir riches" *
C'est çà l'American dream, le rêve américain....CQFD.
Sources:
* "Comment partager le caviar" de Judith Perrignon, Marianne du 8-14 janvier 2011
"Peut-on être milliardaire et de gauche?" Marianne du 8-14 janvier 2011