Nulle part ailleurs en Europe, les journalistes trop curieux se font autant tabasser ou assassiner. En Russie, gare à celui qui se risque à enquêter sur des affaires politiques ou criminelles ! La situation est telle que le président russe lui-même a promis de protéger les journalistes et de punir les auteurs des agressions. En Ukraine, la situation n’est guère plus rose : après l’échec de la révolution orange, l’investigation peut mettre en danger de mort. Il n’est pas rare que des enquêteurs se retrouvent à l’hôpital après un passage à tabac, voire qu’ils disparaissent sans laisser de trace. En Europe, le drapeau noir flotte de nouveau sur la liberté de la presse… Et l’Union européenne n’est pas exempte de ces dérives : dans son rapport annuel, » Reporters sans frontières » épingle notamment la France et l’Italie. Dans la liste mondiale des pays les plus » sûrs » pour les journalistes, la France dégringole à la 44e place. L’Italie conserve quant à elle sa très médiocre 49e place. De l’autre côté des Alpes, des dizaines de journalistes sont menacés, individuellement ou en groupe, physiquement, par lettre ou par téléphone. En France, certains journalistes font l’objet de filatures par les services secrets, mandatés directement par le chef de l’Etat. Les amis de Sarkozy contrôlent bon nombre de médias. Dans l’Hexagone, c’est maintenant le président de la république qui nomme personnellement le patron de France télévisions. Pour continuer d’investiguer dans les dossiers sensibles, les journalistes n’ont souvent d’autre choix que de rejoindre des sites Internet indépendants.
(Allemagne, 2011, 26mn)
SWR
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