Fini les nantis et les privilégiés. Après les déclarations de Christian Jacob sur l’embauche à vie des fonctionnaires, l’UMP a mis sa menace à exécution et a déposé la semaine dernière un projet de loi visant à supprimer le statut de fonctionnaire à 80 % du personnel ! Objectifs avoués : mettre fin à l’exception française, flexibiliser et bien sûr rationaliser les dépenses de l’Etat donc licencier à tour de bras alors que la limitation à un remplacement sur deux ne suffit pas à redresser la barre. On s’oriente ainsi vers la privatisation de nouveaux secteurs suivant le modèle tristement célèbre de France Telecom ! Côté syndicats, les réactions ne se sont pas faites attendre mais pas forcément dans le bon sens !
Une déclaration de François Chérèque (CFDT) inquiète : « Il faut distinguer les fonctions régaliennes à maintenir sous l’autorité directe de l’Etat (police, armée, justice) et l’ensemble des autres missions, conduites par le public ou par des opérateurs privés, pour lesquelles l’Etat doit assurer contrôle, évaluation et péréquation. Une mission de service public ne se résume pas à la forme juridique de l’entreprise ou au statut du personnel et un salarié du privé qui assure une mission de service public n’est pas moins républicain qu’un fonctionnaire qui effectue la même tâche ».
L’UNSA Finances et Industrie s’insurge contre cette nouvelle attaque visant la Fonction Publique.
« Faut-il encore rappeler que la garantie de l’emploi est ce qui assure une indépendance politique et donc une neutralité des fonctionnaires ? Faut-il rappeler que le statut a permis de quasiment supprimer la corruption en France alors que tant d’autres pays ne sortent pas de cette plaie ?
Le pragmatisme veut que le statut de la Fonction Publique soit conservé et étendu à toute personne travaillant pour l’unicité et l’accès à tous aux services essentiels comme l’éducation, la culture, la communication, l’énergie…
Se limiter aux seules fonctions dites régaliennes est de courte vue et dangereux pour tous les citoyens ! »
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