Après le départ de ma soeur je reste encore quelques jours à Vienne en attendant la date de rendez-vous avec un gentil jeune homme qui me fait une place dans sa voiture jusqu'à Zwickau. Le covoiturage est une option à laquelle on avait déjà pensé au début du voyage mais il semblerait que nous ne nous soyons pas inscrits sur le site le plus en vogue et nous n'avions eu aucune réponse de personnes qui seraient intéressées pour partager notre voiture. Cette fois nous avons la bonne adresse, mieux vaut tard que jamais, et nous y penserons au prochain gros trajet.
De Zwickau donc je dois récupérer un train pour Leipzig où je retrouverai Kristin mon amie allemande. Elle me prévient qu'à Leipzig et en Allemagne en général c'est le chaos à cause de l'énorme quantité de neige qui est tombée dans les derniers jours. Bien qu'un peu inquiets nous nous mettons en route et nous sommes rapidement rassurés : les routes sont dégagées, tout va bien. Jusqu'à Zwickau... En arrivant nous sommes impressionnés par la taille des tas de neige dégagés sur le bas côté. Mon chauffeur me laisse à la gare où je me dirige vers les guichets. Mon train ne devrait pas tarder. Sauf que tous les trains vers Leipzig, le mien compris, se mettent à suivre la même évolution : 10 minutes de retard, puis 30, puis 60 qui deviennent 90 avant que le train ne soit annulé.
Je ne comprends pas grand chose à ce qui se passe car toutes les explications sont en allemand et qu'elles sont déjà difficilement compréhensibles par les autochtones eux-mêmes à travers les hauts-parleurs de mauvaise qualité. Je m'approche d'une demoiselle qui est dans le même cas que moi et qui parle anglais. Elle m'explique qu'il y a de la glace sur les câbles et que ça empêche les trains de rouler. Elle me fait quand même remarquer que ça n'empêche que les trains publics de rouler, ceux des compagnies privées, plus chers, n'ont aucun retard... Bref, après quelques heures d'attente à voir tous les trains pour Leipzig annulés les uns après les autres, nous apprenons qu'aucun train n'ira à Leipzig avant le lendemain.
Je demande alors à ma traductrice de m'aider à me faire comprendre auprès de la seule employée encore disponible dans la gare, qui ne parle pas anglais et qui est trop débordée pour faire l'effort de comprendre mon allemand approximatif. Elle est complètement perdue. Après quelques minutes de forcing l'employée de la gare me passe le téléphone où une voix m'explique (en anglais, ouf) qu'elle travaille dans un hôtel, qu'ils ont une chambre pour moi et qu'il faut que je lui donne mon nom. Je suis rapidement redirigée vers un taxi payé par la Deutsche Bahn qui m'emmène dans un hôtel 4 étoiles aux frais de la princesse (la princesse étant toujours la Deutsche Bahn).
Au final j'aurais mis plus de temps à parcourir les quelques kilomètres qui séparent Zwickau de Leipzig que pour venir de Vienne mais tout est bien qui finit bien, il y a même une baignoire dans la chambre ! Je peux donc me remettre de mes émotions dans un bon bain (le premier depuis quelques années) et le petit déjeuner est inclus. Merci la Deutsche Bahn !