La Fondation pour l’innovation politique a révélé les résultats d’une étude menée dans 25 pays : les jeunes Français y apparaissent particulièrement pessimistes
De la mobilisation contre le CPE à celle contre la réforme des retraites, les jeunes Français ont clairement affiché leur propension à la révolte. La raison ? Des difficultés à croire en l’avenir de leur pays, selon un récent sondage révélé par L’Express.
Le verre à moitié vide
Dans 25 pays sondés, 32 700 personnes ont été consultées. Il en résulte un pessimisme ambiant pour la majorité des jeunes Français. Seuls 17 % d’entre eux disent faire confiance au gouvernement et au Parlement. Un pourcentage qui confirme le désamour déjà marqué par un passage de 54 % de satisfaction à l’été 2007 à 19 % en octobre 2010.
Pour Frédéric Dabi, directeur du département Opinions de l’Ifop, « Les moins de 25 ans sont sa catégorie faible. Le chef de l’État n’est à aucun moment parvenu à renverser la tendance ». Les jeunes des pays émergents, comme la Chine, l’Inde, ou le Brésil, sont au contraire confiants en l’avenir. La fondation pour l’innovation politique (Fondapol) indique que ce pessimisme se généralise à d’autres pays de l’Union européenne, comme l’Italie, l’Espagne ou la Grèce. D’autre part, la mondialisation fait peur aux jeunes Français : seuls 52 % considèrent la mondialisation comme une opportunité contre 65 % pour la moyenne européenne.
Le chômage en ligne de mire
En pleine crise économique, les jeunes Français subissent le chômage de plein fouet. Seulement 49 % des Français sont confiants quant à leur avenir professionnel. Verrouillé, le marché de l’emploi devient un véritable parcours du combattant pour eux. L’Express révèle qu’un quart des 15-24 ans sortis du secondaire sont au chômage. Les pays du nord de l’Europe qui souffrent moins de ce problème. On parle même, depuis quelques années, de « modèle scandinave », qui veille à développer des politiques d’activation dans le but d’augmenter un taux d’emploi déjà parmi les plus élevés en Europe.
Mais tout n’est pas perdu
Pour Vincenzo Cicchelli, sociologue : « Les jeunes Français sont pessimistes, mais par anticipation. Ce sont les parents qui imaginent un avenir sombre pour leurs enfants. Lorsqu’on consulte les jeunes sur leurs conditions de vie, ici et maintenant, ils sont beaucoup plus optimistes ». Et les chiffres le prouvent, puisque 83 % des jeunes français se disent satisfaits de leur existence, contre 78 % pour la moyenne européenne. L’optimisme se trouverait donc dans l’épanouissement personnel, plus que dans la société, dans laquelle les jeunes semblent avoir du mal à trouver leur place.
Lauren Clerc