My Jazzy Child :
The Drums
Difficile de parler avec une distance suffisante de
My Jazzy Child : c'est un bon copain. Alors on va en parler sans se voiler la face. J'écoute beaucoup le disque de Damien Mingus, je le fais écouter à des amis et ils apprécient. Tout cela est très positif. Il s'agit de son premier album solo depuis 2004, avec entre-temps un peu de repos et surtout l'expérience
Centenaire. En 2004, My Jazzy Child jouait un terrain freak-folk assez aventureux, on le retrouve sur
The Drums plus rock et plus direct qu'à l'époque. Un retour aux sources en quelque sorte : Damien est un enfant de
Sonic Youth, du
Velvet et de choses bien noise et musclées. The Drums paraît en cela plus naturel ; la voix est certes toujours doucement inquiétante mais on s'éloigne des petites constructions paranoïaques précédentes – The Drums est un disque à tiroirs dont on ne cherche pas trop les clés. De fait, My Jazzy Child gagne en clarté sans rien perdre à sa belle singularité. C'est tout bénef.
7/10.
Bvdub :
Tribes at the Temple of Silence
On se fait parfois une image très glaciale des sphères ambient. Musique cérébrale, austère, perfectionniste, musiciens chiants pense-t'on. Mais impossible de dire cela de
Bvdub, au moins, lui qui paraît si loin de toute ambition intellectuelle.
Brock Van Wey s'épanche dans la musique instrumentale comme d'autres le font au travers de folk-songs impudiques. Aucun recherche formelle, aucune ligne de force théorique, ses compositions ne visent que les belles mélodies et les crescendos émotionnels associés. S'il y avait au moment de l'émergence de Bvdub une belle fraîcheur, un plaisir naïf à découvrir de l'ambient aussi lyrique (je pense au très beau
White Clouds Drift On And On), deux ans plus tard la recette commence déjà à saouler. En sortant au moins deux disques identiques par an, le bonhomme se complaît dans sa grandiloquence vaine. Fatigant, donc.
4/10.
Ducktails :
Arcade Dynamics
À l'instar de son ami
Julian Lynch,
Matt Mondamile se contente de disques mineurs, de demi-LP déceptifs qui répudient toute idée de succès. Son troisième album en tant que
Ducktails confirme cette tendance :
Arcade Dynamics se suffit très bien à aligner micro pop songs de deux minutes et vignettes kraut à peine ébauchées. L'album se termine sur un morceau de dix minutes qui pourrait être très bien n'être une improvisation désinvolte parmi cent autres. Le pire ? C'est qu'Arcade Dynamics est malgré tout un très beau disque, à l'enrobage lo-fi délicieux et à l'écriture indéniablement talentueuse. On pourrait encore pester contre ce manque d'ambition très poseur mais même pas, on l'a déjà trop fait et on va se contenter d'apprécier ce qu'on nous donne, un joli disque fluet et nostalgique.
7/10.