20/01/2011 - Manager une équipe Créative - Partie 3
La suite de notre série de billets sur la gestion de la créativité, billet n°3. Bonne lecture...
Rappel du billet précédent... Ecouter pourquoi ? Pour associer... Il s’agit de faire de la musique, des mots, d’associer des images et pas obligatoirement des causes et des conséquences.
Comme ça. Librement, si possible, car qu’est-ce qui est libre ? Cela n’est pas une question, mais un caprice. Il va falloir être spontané ! C'est absurde ! C’est amusant n’est-ce pas, ce “falloir“ qui ne tient pas debout. Et si on essayait de le mettre couché, et si nous lui faisions une place dans notre imagination ? Il suffit de relâcher les muscles, là dans la tête, et de se laisser aller, car la créativité s’apprend autant avec la tête qu’avec le corps. C’est un petit déclic qui se libère et nous nous sentons tout souple, tout lisse dans nos idées, nos sensations, nos mots, et tout cela nous traverse à toute vitesse sans nous écorcher.
C’est plus facile qu’on ne le croit.
Il suffit d’accepter de différer le jugement. C’est une situation confortable et étrange :impossible d’avoir tort.
Tenez, prenons un exemple :
Quelqu’un dit que ce carré est petit, et un autre qu’il est grand, et pour elle il est noir et pour lui il est blanc, et personne ne se trompe. Ce carré est tout cela à la fois ou il peut devenir ce qu’il n’est pas si nous lui faisons confiance.
Le corollaire peut paraître moins exquis : impossible d’avoir raison. On découvre cependant très vite l’intérêt : tout le monde peut jouer, peut se tromper, peut changer d’avis, se contredire mutuellement, l’intuition de l’un ne pèse pas plus lourd que l’intelligence de l’autre, et mon expérience ne vaut pas plus que ton intuition, et ton expérience ne supplante pas mon fantasme.
Ce n’est pas très difficile, si chacun s’accorde une pause au cours de laquelle il accepte de penser autrement.
Au lieu de raisonner, d’abstraire, on va s’efforcer de parler concret, de quelque chose que tout le monde peut voir, sentir et à propos duquel tout le monde peut apporter son grain de sel dans la marmite du équipe.
Penser en images, pour parler en images, en sons, en odeurs, et plus seulement en concepts.
Penser vivant, pour parler une langue vivante, et devenir un jargonaute des temps modernes, qui s’exprime comme il sent et pas seulement comme il est supposé savoir.
Cette subjectivité permet de n’avoir ni raison ni tort puisqu’il est clair que chacun parle de son point de vue, et comme il est seul qui peut savoir s’il voit juste ?
Tant de liberté, tant de paix, ça paraît difficile. On se dit que c’est impossible, et même qu’on ne pourra pas y parvenir !
La suite dans le prochain billet !
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