Aujourd'hui, en tant que Juifs nous fêtons Tou Bichvat, le Nouvel An des arbres.
Création de D.ieu dans l’une de ses formes les plus harmonieuses, le fruit est un cadeau du Tout-Puissant.
Pour honorer le passage de la fin d’une année du monde végétal vers une nouvelle année, on célèbre D.ieu en tant que Créateur de chacune des familles de fruits.
Une seconde signification se rapportant à la Genèse, place l’arbre au plan du sacré.
Il faut préserver tout ce que D.ieu a créé, il est donc interdit de couper les arbres.
Au-delà de cet aspect sacré, il est fait référence à la similitude entre l’homme et l’arbre, qui produisent l’un et l’autre branches et fruits et possèdent leurs racines, celles de l’arbre en terre, celles de l’homme dans le ciel.
Au XVIe siècle, Rabbi Itshak Louria (le Arizal), et ses compagnons ont institué l’usage de manger des fruits le jour de Tou Bichvat.
Certains consomment 15 espèces différentes de fruits, d’autres ne mangent que des fruits des 7 espèces, précisément les fruits par lesquels la Terre d’Israël est glorifiée.
Nombreux sont ceux qui servent à leur table jusqu’à 50 genres de fruits différents. Cependant, tous consomment en premier les fruits des 7 espèces qui caractérisent Israël.
La consommation de 15 sortes de fruits intervient en préambule au repas de Tou Bichvat.
Ils seront consommés dans un ordre précis, froment, olive, datte, raisin, figue, grenade, cédrat, pomme, noix, amande, caroube et poire, sans avoir été cuisinés.
Il faudra déguster au moins un fruit non consommé depuis une année.
Le seder, le repas de Tou Bichvat, institué par les Kabbalistes qui donnèrent à la fête un sens mystique, répartit les fruits à consommer en 3 catégories égales, les fruits qui n’ont ni écorce ni noyau et dont on mange la peau et la pulpe (pomme, poire…), les fruits dont on jette l’écorce dure (amandes et grenades) et les fruits à peau fine et noyau dur dont on consomme l’extérieur (dattes, olives).
Il est d’usage de poser sur la table une bouteille de vin rouge et une bouteille de vin blanc.
Le vin rouge symbolise la floraison et les effets du soleil sur la croissance du fruit.
Le vin blanc est lié à l’affaiblissement de l’arbre, à la chute des feuilles, au sommeil.
Les communautés issues de l’Europe orientale privilégient les fruits secs et l’orange. De nombreux plats en sont constitués, salade d’oranges, oranges à l’orientale, artichauts aux oranges, confitures d’oranges et de pamplemousses…
Chez les Juifs d’Europe de l’Est, zone géographique pauvre en fruits, sont privilégiés les fruits de l’arbre à pain, probablement des châtaignes. On consomme un biscuit à base de pommes et d’amande.
Autrefois, on confectionnait un gâteau spécifique, le gâteau de Tou Bichvat, toujours préparé à l'heure actuelle en Israël.
Suivant les communautés, les rites variaient, et pouvaient inclure des spectacles de chants et costumes à la synagogue, la remise d’un sac de fruits à tous les invités de la fête, la confection de petits gâteaux à base de fruits secs.
En Turquie, les membres de la famille bénissaient à tour de rôle certaines familles de fruits.
Le père bénissait les grains de blé pour garantir la nourriture de la famille toute l’année, la mère les raisins afin d’être féconde, les garçons les olives pour être résistants, les filles les grenades et les noix, les jeunes enfants les pommes et le miel.
Rabbi Abba disait que la fin de l’exil viendra comme il est dit "Vous montagnes d’Israël, vous donnerez vos branches et vous porterez vos fruits pour mon peuple".
Shlomo ben Itshak (Rachi) explique quant à lui que lorsque la terre d’Israël donnera des fruits en abondance, alors viendra la fin de l’exil.
Il n’y a pas de signe plus révélateur.
En Israël, Tou Bichvat est un jour férié.
La coutume veut que l'on plante des arbres dans tout le pays.
Ce reboisement est propice au développement de l’agriculture.
En Diaspora, un don est fait à Israël pour le prix d’un arbre à planter.
Hag samea'h Tou Bichvat à toutes et à tous.