A ceux qui se demandent pourquoi il y a eu tant d'aller-retours entre Vienne et Bratislava, la réponse est simple : l'idée de départ était que je passe la fin de semaine à Bratislava, puis que je revienne à Vienne pour y passer le week-end complet avec ma soeur qui avait donc acheté ses billets d'avion. Seulement en cette période de fêtes le prix des hébergements s'envole, même en auberge de jeunesse et passer le samedi soir à Vienne aurait été hors de prix, nous avons donc décidé de passer la samedi à Bratislava et de revenir à Vienne le dimanche matin.
J'ai donc quitté Bratislava le vendredi pour retrouver ma soeur qui devait arriver dans la soirée et qui n'aurait jamais pu s'enregistrer à l'auberge à l'heure à laquelle elle est arrivée. Puis le samedi matin nous sommes retournées à Bratislava avant de revenir à Vienne le dimanche matin. Les 2 capitales n'étant qu'à 60 km de distance, le trajet est rapide. D'ailleurs à l'époque de la domination austro-hongroise en Slovaquie, la cathédrale de Bratislava (qui s'appelait Presburg à l'époque) était celle où les rois et reines étaient couronnés.
Vienne donc, où le dimanche on ne retrouve pas les offres intéressantes que j'avais eues le vendredi pour le déjeuner et où d'ailleurs beaucoup de restaurants sont fermés, à l'exception bien sûr des attrape-touristes, hors de prix. Après un brunch dans un resto pas si traditionnel nous nous dirigeons vers le palais des Habsbourg pour notre 1e visite : le musée Sissi et les appartements royaux. En fait la visite se découpe en 3 parties : les 2 que je viens de citer sont précédées d'un musée sur les cuisines du palais. Tout y passe : la vaisselle, l'argenterie, les céramiques et même le pliage de la "servillette" (prononciation de l'audio-guide) réservée à l'empereur (ou aux grandes occasions, je ne me souviens plus) et dont le secret est jalousement gardé : seules 2 personnes savent plier la "servillette" de cette façon unique qui permet d'y glisser 2 petits pains de chaque coté d'une espèce de pyramide, le tout dans un seul morceau de tissu. Peut-être que c'est une prouesse technique pour le plieur mais c'en est une aussi pour celui qui doit l'utiliser : imaginez manger avec 2m de serviette sur les genoux, on a vu plus pratique.
J'avoue que la vaisselle ne nous intéresse pas plus que ça et qu'on trace donc vers le musée Sissi où on apprend que l'impératrice n'avait rien à voir avec celle du film. Encore un mythe qui s'écroule. Décidément les Autrichiens sont des rabat-joie... Ça ne nous empêche pas de profiter de ce musée très intéressant qui présente l'avantage d'exposer une reproduction de la robe que portait Sissi lors de son couronnement comme reine de Hongrie. Je ne suis pas vraiment le genre de personne qui s'intéresse aux vêtements mais les robes du film nous faisaient rêver quand nous étions petites et cette robe particulièrement est une pure merveille, tout simplement magnifique.
Photo récupérée sur le site http://sissi-limperatrice.skyrock.com/2706610038-Le-Couronnement.html
La visite des appartements s'effectue au pas de course puisque le musée ferme dans moins d'une heure, juste le temps de constater que les appartements de l'empereur sont aussi sobres que ceux de l'impératrice sont fastueux. D'ailleurs si on en croit ce qui nous est présenté, l'empereur était entouré de tableaux de sa femmes et de photos de ses enfants alors que Sissi ne pensait qu'à elle-même et en particulier à entretenir sa silhouette. Effectivement on est loin de la gentille impératrice du film.
Après cette visite très instructive, direction la rétrospective Frida Kahlo. C'est le dernier jour pour visiter cette exposition et la file d'attente est un peu longue mais nous finissons par entrer. Une biographie sert d'introduction aux oeuvres exposées et chaque tableau est accompagné d'une explication permettant de mieux comprendre les détails de la peinture. Je découvre une artiste ultra-sensible (pléonasme?) que ma soeur m'avait décrite comme ayant beaucoup souffert : d'abord un grave accident dont elle se remettra difficilement puis une interruption de grossesse, plusieurs tromperies, une fausse couche, un divorce, une amputation... On comprend alors que ses autoportraits soient très sombres et contiennent moultes foetus morts, blessures ouvertes, colonne vertébrale brisée et autres aiguilles plantées dans tout son corps. Sans compter le portrait de son (ex-)mari, Diego Rivera , qui apparaît régulièrement avec des significations variables. Nous avons adoré cette exposition avec ses explications précieuses.
Il fait nuit maintenant et il est temps d'aller à l'aéroport récupérer la valise via une navette ultra futuriste. Il s'agit en fait d'un train dont le départ est souterrain. Les éclairages du tunnel lorsque le train avance donnent l'impression de voyager à la vitesse de la lumière et après quelques minutes en plein air la navette traverse une zone industrielle faite de tubes métalliques et de parois en verre, le tout parsemé d'éclairages qui nous donnent l'impression de traverser un décor de film de Tim Burton. A l'aéroport nous retrouvons le bon guichet et après validation via son talkie-walkie une demoiselle fait passer ma soeur par une porte secrète. Je demande à y aller aussi, ce que le talkie-walkie accepte exceptionnellement, vu les circonstances. Nous voilà dans la caverne d'Ali Baba qui n'est en fait rien d'autre que la salle de récupération des bagages, sauf que des tas de valises perdues prennent toute la place. Il y en a partout, je n'ai jamais vu un bazar pareil. En ce qui nous concerne on ne s'attarde pas. On retrouve la valise rapidement et on reprend la direction du centre de Vienne pour arriver au marché de Noël à 21h15. A peine le temps d'acheter un Strudel aux pommes et tous les stands sont fermés (on m'avait pas dit 22h ?) donc on tente de trouver un restaurant. Peine perdue, il est 21h30 et les restaurants sont tous déjà fermés (j'insiste, on m'avait dit 22h !). Nous finirons donc cette journée bien chargée... au Mc Donald's !
Photos récupérées sur le site http://www.linternaute.com