Fécondité

Publié le 19 janvier 2011 par Egea

L'INSEE vient de rendre public les chiffres 2010 de la fécondité française, et l'exception française se confirme. On lira cet article du Figaro (quand Le Monde n'y consacre qu'un entrefilet).

D'emblée, remarquez ce mot "exception française". Eh! oui, elle existe encore, et pas vraiment là où on l'attendait. Exception surtout par rapport à ce qu'on a plaisir à nous répéter : nous sommes un pays sinistre, décliniste et psychotique : d'ailleurs, fort logiquement optimistes, nous ne cessons de fabriquer des enfants.

Cela confirme ce que je disais dans un autre billet : la France demeure la première puissance européenne (même si l'infographie du Figaro est drôle, puisqu'elle nous place en tête, oubliant consciencieusement l'Allemagne et la Russie, encore devant nos en termes bruts de stock démographique). "Puissance". Car les ressorts de la puissance sont classiques : un territoire, une population, des moyens militaires. ça ne suffit pas. Mais cessons de nous raconter que nous sommes nuls

Je mets en dessous des extraits de l'article du Figaro, eux-mêmes retranscrits directement du rapport de l'INSEE

O. Kempf

  • Quelque 828 000 bébés ont vu le jour en 2010. Plus qu'en 2009. Alors même que le nombre de femmes en âge d'enfanter baisse. Le taux de fécondité a encore progressé, pour atteindre 2,01. Du jamais-vu depuis le baby-boom. De 1945 à 1974, la natalité avait caracolé . La crise pétrolière est venue interrompre cette euphorie. Les naissances ont alors drastiquement chuté. Le taux s'effondre à 1,66 enfant par femme en 1993.
  • Mais depuis, sans que l'on sache exactement pourquoi, il ne cesse de remonter. Doucement. Mais sûrement. Presque indifférent aux aléas économiques.
  • Par ailleurs, les variations économiques sont amorties en France, où «le coût d'un enfant est largement socialisé». les secrets des Françaises, qui assument maternité et travail et jouissent d'une longévité exceptionnelle!
  • Certes, les femmes étrangères installées dans l'Hexagone ont en moyenne plus d'enfants mais cela ne suffit pas à expliquer la vigueur de notre taux de fécondité, car elles n'y contribuent que «de manière faible, pour 0,02» , selon l'Insee. Les démographes penchent plutôt pour un modèle français ancré depuis l'après-guerre.
  • En 2010, l'âge moyen d'accouchement a atteint 30 ans pour la première fois. La bonne fortune des couffins repose désormais sur les trentenaires. 17% des bébés nés en 2010 ont une mère âgée de 35 à 39 ans. Les femmes de plus de 40 ans ont contribué à 5% des naissances. Cette proportion a doublé en vingt ans. Seulement 46% des bébés nés en 2010 ont une mère de moins de 30 ans contre 62% en 1990. Ces dix dernières années, la famille traditionnelle s'est fragilisée mais pas le désir d'enfants.
  • L'espérance de vie repart en nette hausse en 2010, augmentant de quatre mois pour les hommes (78,1 ans) comme pour les femmes (84,8 ans) selon l'Insee.
  • la France continue de vieillir, avec 16,8% de plus de 65 ans (contre 20,7% en Allemagne).
  • Avant on se mariait. Maintenant on se pacse. Quelque 195.000 pacs ont été célébrés en 2010 pour 249.000 mariages, soit trois pacs pour quatre mariages. Plébiscité par les couples hétérosexuels,
  • La France a dépassé pour la première fois les 65 millions d'habitants en 2010.La France métropolitaine et les départements français d'outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Guyane et l'île de la Réunion) comptaient ainsi au 1er janvier 2011 quelque 65.027.000 habitants.
  • Représentant 13% de la population européenne, la France se situe en deuxième position derrière l'Allemagne (81,8 millions d'habitants). En 1985, la France, l'Italie et le Royaume-Uni faisaient jeu égal. Mais, depuis, la France connaît une croissance démographique régulière et soutenue, contrairement à ses voisins. En trente ans, le pays a gagné 10 millions d'habitants. Et 20 millions depuis 1958 ! Avec les collectivités d'outre-mer (territoires aux statuts juridiques particuliers) la population totale atteint même 65,8 millions.Spécificité française, l'essentiel de la croissance démographique repose sur le solde naturel (les naissances moins les décès) qui s'est élevé à 283.000 l'an passé. Le solde migratoire, évalué à 75.000, n'y contribue que pour un quart. «Dans la plupart des pays d'Europe du Sud et de l'Est, le solde naturel est plus faible que le solde migratoire», rappelle l'Insee.
  • L'institut calcule ce solde migratoire par déduction. Il ne s'agit pas, comme on pourrait le croire, d'une mesure stricte de l'immigration. Les statisticiens évaluent les arrivées (nombre de titres de séjour délivrés chaque année, mais aussi retours en France d'expatriés...) et estiment le nombre de personnes qui ont quitté la France en 2010, indépendamment de leur nationalité. En moyenne, sur les cinq dernières années, le solde migratoire s'établit à 90.000 par an.