Le mouvement populaire résiste et ne s’en laisse pas compter. Le dictateur Ben Ali a pris la fuite, conseillé par l’administration américaine , afin d’éviter un affrontement sanglant et de
sauvegarder l’avenir du système . Les vautours capitalistes planent sur la Tunisie pour tenter de récupérer la situation. Le gouvernement français n’est pas en reste, Madame Alliot Marie
propose même au régime tunisien l’aide de ses forces répressives. Elle n’a rien compris, pauvre femme mais ses propos témoignent de sa peur de la contagion. Le premier ministre tunisien avec
l’aide de la « communauté internationale » tentent de reinstaurer le pouvoir de la classe dominante, avec des ministres toujours en place et toujours aussi corrompus que leur ancien Président. Le
risque est grand de voir le peuple tunisien trompé et manipulé et sa « révolution » confisquée. Pour le moment il n’y a pas de révolution mais un soulèvement populaire, seul Ben Ali a été chassé
du pouvoir, la classe dominante est toujours en place. Il n’y a pas de grand Parti révolutionnaire capable de traduire politiquement ce soulèvement populaire. Il y a bien l’UGT mais son poids
semble encore bien faible face à l’armée qui n’intervient pas , pour le moment. Nous ne connaissons pas l’importance des organisations de la gauche de rupture ni de ses dirigeants sur les masses
tunisiennes . Tout est possible y compris le pire. Nous souhaitons le meilleur au peuple tunisien.
La révolte n’est pas la révolution mais elle est nécessaire pour la produire. Elle est une des conditions et pas la seule pour être déterminante dans le processus révolutionnaire. Il lui faut une
organisation capable de le mener jusqu’à son terme premier qu’est la prise du pouvoir. Le premier ministre toujours en place l’a bien compris en maintenant l’interdiction des Partis
marxistes. Seuls ont été autorisés, les Partis ne remettant pas en cause le système capitaliste. La plupart de ces militants sont également membres de l’UGT et ils ont déjà exercé des pressions
sur la direction syndicale afin de rejeter toute participation à un gouvernement qui ne serait que le prolongement de l’ancien. Tout dépend désormais de l’attitude du syndicat tunisien, de
ses militants les plus conscients et les plus engagés, dans le cadre d’un Front de classe regroupant toutes les forces de transformations. Oui , tout reste possible pour engendrer un
mouvement encore plus vaste. Ah ! si nous avions une véritable et puissante internationale ouvrière.