A l'office du tourisme de Bratislava on m'avait dit que le bus pour Vienne partait à 10h et qu'il fallait y être 30 minutes à l'avance pour acheter le ticket. Soit, je prévois une petite marge à cause de la neige qui s'est remise à tomber pour me rendre compte à l'arrivée qu'en fait l'hiver les tickets s'achètent directement au conducteur. Je me fais la réflexion que mes 40 minutes d'attente sous cette tempête vont être longues et quand mon bus arrive enfin avec plus d'1h30 de retard (toujours la faute de la neige) je suis à 2 doigts de perdre mes orteils. Mais enfin j'y suis. Entre temps un jeune homme sympathique m'a conseillé de prendre le train pour mes prochains trajets entre Vienne et Bratislava, la neige ne les impactant pas autant. Il va sans dire que j'arrive à Vienne avec quelques heures de retard mais au moins ça me permet d'aller faire mon check-in sans attendre.
Je récupère les draps, fais 2 lits (ma sœur doit me rejoindre dans la soirée), salue le couple qui vient d'arriver dans mon dortoir, vérifie sur internet qu'il n'y a pas de changement de programme ... Aïe ma sœur m'annonce que son avion est annulé pour cause de neige mais qu'elle va essayer de prendre l'avion qui doit arriver à 20h. Si ça marche ce n'est pas si mal, on aura peut-être encore le temps de manger au resto (quoique, en Autriche à 22h tapantes TOUS les restaurants sont fermés, à l'exception bien sûr du Mc Donald's). Je croise les doigts.
En attendant je sors en direction du centre-ville. Il faut savoir que Vienne est une très grande ville, ça me change de Bratislava, et que pour la parcourir à pied il faut être motivé, surtout quand pour des raisons de budget serré on est logé en périphérie. D'un autre côté chaque trajet de métro coûte 1,80 € donc je me motive comme je peux. Sur le chemin je passe devant des petits restaurants qui affichent le menu du jour à des prix très intéressants pour la pause déjeuner. Bien qu'il soit un peu tard pour le déjeuner je tente ma chance et la serveuse ne s'offusque pas de mes lacunes en allemand, elle fait même l'effort de parler un peu anglais. L'endroit est assez cosy et ressemble à un vieux salon de thé anglais. Je m'installe dans un coin à côté de la porte et peu de temps après mon arrivée un homme en costume qui ressemble au costume de chasse bavarois (d'après mes souvenirs du père de Sissi dans le film) se dirige vers la porte avec un chien de chasse et me salue avant de quitter le restaurant. Surréaliste...
Au menu : soupe à la tomate et à la crème (fabuleuse), filet de poisson pané, salade de pommes de terre aux échalotes, le tout fait maison. Simple mais efficace. Je profite des temps morts pour jeter un œil à la carte de la ville et repérer les musées et autres attractions intéressantes à voir avec ma sœur.
En route vers le centre ville, d'abord l'office du tourisme pour récupérer les horaires des trains puis le centre historique, très imposant et impressionnant, puis le magnifique marché de Noël, envahi par les touristes. En fin d'après-midi je rentre à l'auberge pour me rendre compte que quelqu'un s'est installé dans mon lit et qu'il est défait. La coupable (petits chaussons roses, coussin à moumoute en forme de cœur et magazine en allemand) n'est pas là et je descends à l'accueil vérifier s'ils sont au courant de quelque chose. "Attendez que la personne rentre et expliquez-vous avec elle". Je déplace ses affaires et remets les miennes à la place et après quelques temps l'intéressée arrive et se rue en criant sur notre colocataire commune en voyant mes affaires sur son lit. Bon, elle a l'air sympa... Je m'approche pour lui dire qu'elle se trompe d'interlocutrice, elle me montre en criant le numéro qui lui a été attribué. Quel numéro ? On ne m'a pas donnée de numéro. Ok, très bien, l'erreur vient de mon ignorance, n'empêche que c'est moi qui ai fait ce lit et que donc soit j'y dors, soit je récupère le drap-housse, la couette et l'oreiller et elle fait son lit elle-même. "Mais non, c'est moi qui ai fait ce lit, tes draps sont là-haut", en pointant son doigt en direction d'une boule de linge sur le casier. Quoi ?? Elle aurait pu se contenter de faire un échange avec les lits d'à côté au lieu de tout déhousser, ça m'aurait évité de tout refaire pour la 3e fois mais elle me répond (toujours en criant) que non, c'est son lit. La psychopathe, j'abandonne la discussion...
Je redescends à l'accueil pour expliquer la situation et demander mes numéros de lits pour éviter un autre malentendu de ce genre mais un troupeau de motards est en train de s'enregistrer (un par un) et il m'est impossible de me faufiler donc j'attends. Ma sœur m'annonce qu'il y a encore eu un problème et que finalement ils l'ont replacée sur un avion qui devrait arriver à Vienne à 22h. Cette fois c'est mort pour le resto et il est trop tard pour acheter à manger. Cette journée commence à me plaire... La demoiselle à l'accueil s'excuse de l'oubli de son collègue et m'offre le thé pour se faire pardonner.
A 22h je reçois un message : ma sœur est en Allemagne et son avion devrait décoller bientôt donc elle n'arrivera pas avant minuit. J'attends en bas, moyennement motivée pour passer le reste de la soirée avec Miss Psychorigide. A minuit rebelote : l'avion n'arrivera qu'à 2h... Finalement trop fatiguée je remonte me coucher. A 2h nouveau message : elle est arrivée mais doit attendre à l'aéroport parce qu'ils ont perdu sa valise. Qu'est-ce que c'est que cette journée de merde ? Finalement à 2h30 la porte s'ouvre, ma sœur arrive sans sa valise et nous faisons notre possible pour récupérer des affaires dans mon casier en toute discrétion pour ne pas réveiller toute la chambrée. Autant dire que c'est difficile et pas très efficace. Du coup le lendemain matin notre amie se venge en allumant la lumière à 7h, même si la luminosité matinale est largement suffisante pour se préparer. Et tant pis pour le petit couple qui n'a rien demandé et sûrement rien compris puisqu'ils ne parlaient pas anglais.
Avant de partir on appelle l'aéroport pour leur donner l'adresse à laquelle nous renvoyer la valise. Réponse : on n'envoie pas les valises, il y en a eu trop de perdues donc chacun doit venir à l'aéroport reconnaître la sienne. Ça va nous faire de l'avance... Allez on s'en occupera à notre retour, pour l'instant on se barre d'ici, direction Bratislava.