Si le noyau dur du groupe compte seulement trois membres Tomas, Daniel et Niklas, le son ne saurait être aussi organique sans une flopée d’autres membres. Leur Myspace en dénombre huit de plus, pas étonnant que certains morceaux aient des allures d’orchestres (violons, cuivres, mélodica, accordéon, piano...). Les sonorités ne sont d’ailleurs pas sans rappeler celles des islandais de Sigur Rós. Mais on les retrouve sur scène avec des groupes tels que The Album Leaf, 65 Days Of Static ou Caspian.
La première piste, "Escapade #1", la plus courte, nous plonge progressivement dans l’atmosphère de l’album à coup de grosse instrumentation. Les violons ont tôt fait de se dissiper pour laisser place aux accords saccadés du piano soutenus par une batterie dynamique et les arpèges brillants d’une guitare ("Sons of ghosts"). La totale maîtrise du trio suédois saute aux yeux : les mélodies se succèdent, nous tiennent en haleine et déclenchent une foule d’émotions (on en chialerait presque tellement c’est beau). Les morceaux sont savamment construits : alternance de mélodie posées, d’envolées épiques voire violentes et breaks subtils. C’est d’ailleurs cette finesse dans la construction des morceaux qui est louable et permet au groupe d’éviter de tomber dans l’écueil de nombreuses formations de post-rock : la redondance. Ici chaque thème est bien dosé, et s’enchaîne avec une aisance déconcertante. Quelques bribes de chants de-ci de-là complètent l’ensemble.
Après les deux premiers titres, "K-141 KYPCK" (hommage au sous-marin russe coulé en 2000 ?) frappe par sa rythmique implacable d’entrée de jeu. Elle s’estompe peu à peu pour laisser place à la complainte mélancolique de la guitare. "Longing for colours" nous séduit avec une belle alchimie entre les deux voix et une ascension maîtrisée. "Fyra" développe un thème aérien à la Pacific UV, tout en finesse, pendant les trois quarts du morceau avant de s’estomper pour laisser place à une rythmique presque tribale renforcée par le rugissement d’une guitare shoegaze (on pense à l’ouverture de The Besnard Lakes are the roaring night). La rythmique s’étend sur le morceau suivant, le sublime "401 LWA", envoûtant et planant à souhait. Puis "Alp Lugens and Beyond" nous surprend par son calme apparent et son explosion violente confirmant leur capacité à varier les intensités.
En bref : cet album post-rock s’avère une réussite de bon augure pour la suite de leur carrière, et nous rappelle combien les pays nordiques n’ont de cesse d'exporter de nouvelles perles (sans doute une question de climat).
Le site et le Myspace
"401 Lwa" :
Le groupe fait sa propre promo, non sans humour :