Ce projet, soutenu par l’économiste américain et Prix Nobel, Paul Romer, suscite depuis peu l’intérêt d’un pays en quête de solutions à la pauvreté endémique et l’hémorragie de l’émigration. Introduit par le président de l’Assemblée, et appuyé par le président Porfirio Lobo, au pouvoir depuis janvier 2010, ce projet exige néanmoins une révision constitutionnelle. En effet, il a pour but de créer un territoire indépendant au Honduras, doté de ses propres lois favorables à l’économie de marché et à la libre entreprise sur un terrain vague de 1 000 kilomètres carrés. Dans ce contexte libre de l’arbitraire étatique floriraient les affaires, les hopitaux, les universités.
Inspiré par le modèle des cités-Etats de la Renaissance, de Venise ou de Gênes, ce projet s’enracine dans l’Histoire mais trouve sa pertinence encore aujourd’hui: en 2011, les Etats les plus prospères en affaires sont ces cité-Etats, de Hong Kong, Singapore, ou Monaco. Pour Romer, le modèle politique dont s’inpirera la cuidad modelo est plus proche de celui de la Ligue Hanséatique: le modèle d’une ville à charte, encore répandu aujourd’hui, d’Addis Abbeba en Ethiopie jusqu’en Californie.
Nouvelle utopie libertarienne? Panoptique ou phalanstère? Au contraire. Dans ce projet, ni centralisation, ni planification. En somme, ce projet répond à l’invitation d’un Bastiat:
« Et puisqu’on a vainement infligé au corps social tant de systèmes, qu’on finisse par où l’on aurait dû commencer, qu’on repousse les systèmes, qu’on mette enfin à l’épreuve la Liberté, — la Liberté, qui est un acte de foi en Dieu et en son œuvre » Bastiat, La Loi (1850)