Lundi soir, la planète foot française s’est retrouvée à l’espace Cambon pour fêter le mariage entre la FFF (Fédération Française de Football) et Nike.
J’en étais.
Je sais, fidèles lecteurs, ça vous étonne, moi qui suis si peu sensible aux balonneries si peu bidonnantes des adeptes de ce sport populaire certes, mais aussi populacier avec ses hordes de supporters violents au ras de leur casquette Ricard ou Pernod (rayer la mention inutile) et de leur batte de casseur de vitrines.
Je suis plus à l’aise dans les pince-fesses parisiens que sur les stades, c’est peut-être pour cela que j’ai répondu à l’invitation de Nike pour explorer le microcosme footballistique. Et ne pas mourir idiot. Comme me le confiait un copain journaliste sportif : « Ne regarde pas le foot par le petit bout de la lorgnette médiatique, viens t’asseoir dans l’arène et participe au spectacle en souriant avec les autres ». Je vais y songer…
En attendant, le géant mondial du sport a donc détrôné la marque aux trois bandes et sponsorise le football français pendant huit ans à compter de cette année. En tête d’affiche du lancement, Mark Parker, le CEO soi-même (très professionnel) de Nike et Laurent Blanc, entraîneur de l’équipe de France (très sympathique), une double présence justifiée par l’investissement de 320 millions d’euros.
Après les démonstrations et les congratulations d’usage, l’équipe Nike a présenté LE maillot de l’équipe de France. Cyril du Cluzeau, directeur marketing France de Nike, a rappelé à petites bouches politiquement correctes la calamiteuse attitude de nos footballeurs gaulois dont la grossièreté a fait honte à la France et au sport lors de la dernière coupe du monde, puis il a fait état de la particularité française, pays de la mode, de l’élégance, de la diversité, de la créativité imprévisible et… de l’arrogance ! Une entrée en matière un rien iconoclaste pour dévoiler l’objet de toutes les convoitises (et des enjeux financiers conséquents à la clé).
Donc, un maillot bleu évidemment, un bleu de France émaillé d’un bleu sombre contrasté pour le col polo. Un logo FFF et le Swoosh blancs sur la poitrine : sobres, très sobres. A l’intérieur du maillot, derrière le logo FFF, un rappel pacificateur —« Nos différences nous unissent »— qui est, selon du Cluzeau, « posé sur le cœur », pour que vibre l’amour du jeu ?… Enfin, au niveau des manches mi-longues sur le biceps, le rouge pour achever le clin d’œil patriotique obligé. La matière, un polycoton à base de PET recyclé et de coton organique, affiche un profil développement durable très dans l’air du temps. La coupe cintrée, contemporaine annonce une allure élancée et sexy. A dire vrai, très portable pour le lambda amateur de Lacoste et autre Ralph Lauren.
Puisse ce maillot faire honneur au foot, au sport, à la France, Laurent Blanc y croit : « L’équipe de France sera belle, elle doit aussi être bonne (…) Etre élégant n’est pas qu’une question de vêtement, c’est aussi une affaire de posture et d’attitude (…) Nous allons redonner à voir un beau jeu… » Rendez-vous le 9 février pour un match amical France-Brésil, un choc visuel de bleu et jaune…
Photos : Nike