Une nouvelle fois, le Président s’est adonné à cet exercice d’équilibrisme qu’il affectionne tant : des discours aux antipodes des réformes du gouvernement et des propos antagoniques avec les phrases qu’il prononçait il y a un an à peine.
« Je veux réaffirmer clairement mon attachement à une agriculture durable, respectueuse de son environnement et qui ne met pas en danger la santé des paysans » a-t-il clamé.
Savoureux, de la part de celui qui, en visitant le salon de l’agriculture en février 2010 s’était violemment insurgé contre des contraintes environnementales coupables de freiner la productivité de l’agriculture !
Sidérant, de la part du Président d’un gouvernement qui vient de piétiner allègrement les engagements du Grenelle de l’environnement en réduisant de moitié le crédit d’impôt accordé pour la conversion des exploitations à l’agriculture bio !
Et, en cette période de vœux, le Président n’a pas oublié de faire de nouvelles promesses : il annonce notamment vouloir profiter de sa présidence du G 20 pour « répondre aux problèmes des agriculteurs ». Mais rien de concret. Il s’est contenté d’annoncer une réunion de Bruno Lemaire avec ses homologues au premier semestre 2011. Nicolas Sarkozy n’a dit mot des moyens qu’il comptait mettre en œuvre pour réguler les marchés agricoles, coordonner les politiques agricoles et assurer un revenu digne aux agriculteurs.
L’agriculture française traverse un période de crise inédite, dont Nicolas Sarkozy, seulement obsédé par la reconquête d’un électorat qui, lassé de sa politique désastreuse, lui fait défaut, ne semble pas prendre la mesure.
Le Parti Socialiste réclame pour l’agriculture française une ambitieuse politique de soutien aux petites exploitations, un encadrement des prix, et une véritable régulation des marchés à l’échelle européenne.