Indicateurs, et objectifs ..?

Nous avons l’habitude d’utiliser des «  indicateurs de pilotage », la liste pourrait être infinie, mais nous utilisons les plus ‘ classiques ‘ : absentéisme, bilan de l’orientation, climat de l’établissement, population accueillie et. , autant d’informations qui favorisent l’échange, la réflexion, parfois aussi, ouvrent le débat sur des pratiques pédagogiques et éducatives dans l’établissement, mais assez déconnectée de l’indicateur lui-même…. Aussi, par expérience, je reste insatisfait de la profondeur de notre réflexion, suite à la lecture d’un tableau statistique … ?

Michel Lecointe (Professeur des Universités), citant Roland Barthès « Un indicateur seul est insignifiant, une évaluation est toujours insuffisante et partielle. La mise en facteur de plusieurs indicateurs, le rapprochement de diverses évaluations ne créent pas forcément du sens univoque : il y a souvent divergence […] souvent dans leur interprétation, presque toujours dans le sens qu’on propose. Le sens construit est toujours relatif, jamais définitif »

Même si l’on construit un indicateur à l’aide de deux critères, par exemple : le retard des élèves à l’entrée de l’établissement et la catégorie socioprofessionnelle ; l’objectif sur lequel nous devons travailler est : réduire les inégalités… Nous pouvons au mieux, mais pas seuls … apporter une ‘ valeur ajoutée ‘ … De combien … ?

En amont du pilotage, par le chef d’établissement, s’adresser à l’enseignant ( le seul véritablement actif, face à l’élève …) par le biais de l’indicateur, lui signifie qu’il est nié dans la complexité de son métier ; il se voit sommé d’appliquer , comme s’il s’agissait d’une évidence, le dispositif garantissant la réussite.. !…. La crainte étant que l’indicateur ne devienne un objectif !

L’indicateur est-il censé mesurer la performance ? Serait-il  plutôt un clignotant d’alerte ? Ou encore, un instrument déclamatoire pour donner médiatiquement une image flatteuse (« Tous les clignotants sont au vert », affirmera ce recteur à propos de l’accueil des handicapés, de la violence, etc.). Seule son « articulation au projet » constitue la légitimité de l’indicateur.

Par exemple, la diminution d’un taux de redoublement n’induit pas obligatoirement une amélioration des résultats… Ne faut-il pas également vérifié qu’elle est associée à un maintien ou, mieux, à une amélioration des acquis des élèves. ?