Lionel Richard publie Georg Trakl entre improvisations et compassions aux éditions BF.
Présentation de ce livre ici
Chant d’un merle prisonnier
à Ludwig von Ficker
Sombre haleine dans le branchage vert.
Des fleurettes bleues flottent autour de la face
du solitaire, son pas doré
expirant sous l’olivier.
D’une aile enivrée voltige la nuit.
Par tant de silence l’humilité saigne,
rosée qui lentement goutte de la ronce en fleur.
L’apitoiement de bras radieux
enlace un cœur qui se brise
Gesang einer gefangenen Amsel
Für Ludwig von Ficker
Dunkler Odem im grünen Gezweig.
Blaue Blümchen umschweben das Antlitz
Des Einsamen, den goldenen Schritt
Ersterbend unter dem Ölbaum.
Aufflattert mit trunkenem Flügel die Nacht.
So leise blutet Demut,
Tau, der langsam tropft vom blühenden Dorn.
Strahlender Arme Erbarmen
Umfängt ein brechendes Herz.
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Le sommeil
Malédiction sur vous, sombres poisons,
blanc sommeil !
Ce jardin on ne peut plus bizarre
d’arbres crépusculaires
pénétrés de serpent, de phalènes,
d’araignées, de chauve-souris.
Étranger ! Ton ombre perdue
au soleil couchant,
corsaire lugubre
dans la mer saline de l’affliction.
À l’orée de la nuit s’envolent de blancs oiseaux
sur de croulantes villes
d’acier.
Der Schlaf
Verflucht ihr dunklen Gifte,
Weißer Schlaf!
Dieser höchst seltsame Garten
Dämmernder Bäume
Erfüllt von Schlangen, Nachtfaltern,
Spinnen, Fledermäusen.
Fremdling! Dein verlorner Schatten
Im Abendrot,
Ein finsterer Korsar
Im salzigen Meer der Trübsal.
Aufflattern weiße Vögel am Nachtsaum
Über stürzenden Städten
Von Stahl.
Lionel Richard, Georg Trakl ; Entre improvisations et compassions, traduction Lionel Richard, édition bilingue, BF Éditions, 2010, pp. 86 & 87 et pp. 92 & 93.
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