Top albums 2010 : 30ème - 11ème.

Publié le 19 janvier 2011 par Earsofpanda
Arrivé à mi chemin, les places dans le top se font chères, on retrouve dans la suite de ce classement quelques Français et quelques bonnes surprises qui m’avaient laissé de marbre jusqu’ici, il y a aussi des artistes qui font leur premier pas avec brio et des artistes qui confirment tout simplement le talent qu’on avait vu en eux. Comme d’hab’, vous trouverez en bas de l’article deux titres en écoute par album.
30 : Gil Scott-Heron - I'm New Here
Des retours, il y en a eu et le plus étonnant est sans aucun doute celui de Gil Scott-Heron. Poète, romancier et musicien engagé, ce monsieur de 61 ans reprend là où il avait laissé les choses, excepté que la soul, funk et jazz ont disparu. Ces dernières années difficiles pour l’homme qui aura connu la case prison, l’addiction au crack, ont dû marquer son album, construit dans une ambiance bien plus sombre et poisseuse. Parfois teinté de dubstep, ou juste accompagné d’une guitare acoustique, l’album de Gil Scott-Heron, moins politique que par le passé, nous dévoile son histoire, d’autant plus touchante qu’elle nous est contée par cette voix rauque, fatiguée mais toujours sublime.
Label : XL
Myspace
Chronique : Derrière la fenêtre

29 : Villagers - Becoming A Jackal
La rencontre avec Conor J. O'Brien, leader des nouveaux nés Villagers, a failli tourner au drame. I Saw The Dead qui ouvre l’album m’est insupportable. Parfois c’est physique, vous avez beau essayer d’y remédier il n’y a rien à faire, pire, ça s’aggrave. Mais une fois passés ce piano un peu trop romantique et ces violons stridents, et en particulier arrivé au refrain de Becoming A Jackal second titre de leur album, on rentre dans un autre monde. Rien de mieux qu’un faux air d’Elliott Smith, autant dans la voix que dans le style, pour donner goût au bel ouvrage que nous ont offert ces Irlandais. Loin d’être gnangnan comme me faisait craindre le premier titre, Villagers livre finalement une très belle œuvre, signe d’un futur prometteur.
Label : Domino
Myspace
Chronique : Sound Of Violence

28 : Flying Lotus - Cosmogramma
L’ovni Steven Ellison plus connu sous le nom de Flying Lotus est de retour ! Un ovni, car en 3 albums cet américain originaire de Los Angeles aura créé un style unique. Tel un puzzle aux innombrables pièces, l’électronicien nous perd dans cette œuvre casse tête et décousue. Beats épileptiques et sons venus d’on ne sait où nous accompagnent durant ces dix-sept titres aussi riches que variés. En plus de cette impression unique que dégage le disque, il y a aussi dans Cosmogramma une indéniable euphorie dans tous ces titres, toutes ces idées qui sortent de la tête du musicien de renom. Le morceau en featuring avec Thom Yorke, qui montre d’ailleurs une grande forme créative depuis un an, est le plus bel exemple de l’autre versant dont Steven Ellison est capable, plus ambiant et plus reposé. Quelque soit le menu proposé par ce chef tout droit sortit de l’écurie Warp, on se délecte de ce voyage envoûtant qui nous permet de nous évader ailleurs, dans un autre monde, produit de l’imagination sans limites de Flying Lotus.
Label : Warp
Myspace
Chronique : Esprits critiques

27 : Matthew Dear - Black City
Donnant suite à Asa Breed, petit joyau d’électro pop, le Texan continue son petit bonhomme de chemin avec un disque certes dans la même veine qu’Asa Breed mais qui se fait beaucoup plus sombre. A l’instar de Honey, morceau introspectif qui ouvre l’album rappelant alors l’Iggy Pop Berlinois de The Idiot, Mathew Dear construit une œuvre nocturne. Partie, la légèreté d’un pom pom, Black City se fait sombre du début à la fin. Se basant la plupart du temps sur des instrumentations lourdes, l’artiste n’oublie pas de faire danser l’auditeur sur quelques morceaux bien sentis. On retrouve aussi, parfois, quelques bribes du passé, résurgentes, tel un fantôme, sur quelques morceaux où la musique se fait alors plus aérée (Shortwave). Festif, réservé, aérien, Black City c’est un peu tout ça à la fois mais ça reste principalement un album qui accompagnera vos pérégrinations nocturnes.
Label : Ghostly International
Myspace
Chronique : Goûte mes disques

26 : Owen Pallett – Heartland
En changeant de nom de scène, Owen Pallett feu Final Fantasy semble avoir trouvé une nouvelle ambition. Celui qui est reconnu par ses pairs pour tout ce qui touche aux arrangements des instruments à cordes a mis tout son savoir-faire au service de son propre disque. Dans Heartland, les cordes se font nombreuses, amplifiées tout comme les instruments à vent, et tous au service de cette étrange histoire où il est question de Lewis, un fermier ultra violent créé de toutes pièces, qui désire tuer son créateur Owen Pallett. Jamais dans la niaiserie, ce qui peut souvent arriver lorsque l’on entend autant d’excès au niveau de l’orchestration, le talentueux compositeur trouve toujours une utilisation à bon escient de son orchestre tantôt dérangé, tantôt euphorique mais toujours brillant.
Label : Domino
Myspace
Chronique : C'est entendu

25 : Crystal Castles - Crystal Castles
Voilà un disque qui a faillit passer à la trappe tant leur premier effort m’avait laissé de marbre, voire fatigué. Limite ridicule dans son utilisation de sonorités tout droit sorti d’une nintendo, ce deuxième opus est tout autre. D’emblée, le duo Canadien pose les bases de ce disque avec la violence de Fainting Spells, parfaite introduction qui a de quoi réveiller les morts avant d’enchaîner avec un vaporeux Celestica qui se révèle bien plus pop avant de retomber dans une violence inouïe avec le dérangé Doe Deer… Ainsi est ce Crystal Castles, à mi-chemin entre la pop et l’électro, les deux jeunes Canadiens signent une œuvre aussi diversifiée qu’excellente qui plaira autant au clubber berlinois, qu’au punk à chien ou qu’au EMO en émoi devant Nicolas Sirkis.
Label : Fiction
Myspace
Chronique : Attica

24 : Karaocake - Rows & Stitches
Clapping Music semble encore avoir parié sur le bon cheval avec Karaocake. A des années lumières des autres groupes de la même écurie, le groupe mené par Camille Chambon, jeune fille qui a commencé la musique seule dans sa chambre est accompagné par ses deux comparses pour donner vie à Rows & Stitches, petit bijou de lo-fi. Dans cette ambiance intimiste, on y découvre une jeune femme décidément douée pour donner naissance à des chansons poignantes, faisant mouche avec trois fois rien. Synthé, guitare et boite à rythme suffisent pour donner vie à ce premier album qui dévoile un groupe plus que prometteur.
Label : Clapping Music
Myspace
Chronique : Muzzart

23 : Cloud Nothings – Turning On
Petit prodige de dix-huit ans seulement, Dylan Baldi qui s’est fait remarquer par une poignée d’EPs réunis sur cette compilation jubilatoire. Malgré le son dégueulasse qui le fait rentrer directement dans la case garage Lo-Fi, il y a chez ce jeune garçon un incroyable talent quand il s’agit de signer des chansons aux mélodies évidentes, et aux refrains accrocheurs. En treize morceaux et une quarantaine de minutes, il fout un grand coup de pieds au cul de tous ces semblables (et ils sont nombreux). On attend déjà avec impatience son premier vrai album à paraître chez Carpark Records le 25 janvier.
Label : Carpark
Myspace
Chronique : Dynamhit

22 : Gonjasufi – A Sufi And A Killer
Disque fourre tout, étrange, Gonjsufi aka Sumach Ecks rentre dans le monde de l’industrie musicale avec brio. Difficile de trouver chez lui une comparaison tant le travail effectué s’inspire d’à peu près tout et n’importe quoi. A sufi And A Killer est un disque de chaman qui a puisé son inspiration dans le monde arabe, indien teinté parfois d’électro avant-gardiste propre à Warp ou d’un folk intimiste tout droit venu d’une autre époque. Ce disque est avant tout un voyage dans l’espace qui garde durant ces 18 titres l’empreinte de l’intriguant Gonjasufi, un personnage à surveiller de très près.
Label : Warp
Myspace
Chronique : Little Reviews

21 : Twin Shadow - Forget
Derrière Twin Shadow se cache George Lewis Jr., originaire de République Dominicaine : il a vécu en Floride avant d’atterrir sur la terre promise des hipster : Brooklyn. C’est sûrement depuis son arrivée dans ce quartier que ce musicien a développé ce goût pour la musique 80’s. Comme Ariel Pink, Lewis a développé cet esprit du revival 80’s fait de synthé et d’autres trucs pas très catholiques, pourtant si le premier m’a toujours laissé froid, Twin Shadow a signé ici un disque généreux. Généreux par sa production soignée réalisée par le grizzly Chris Taylor et ses compositions sublimes fourmillant d’idées. Des violons sur Shooting Holes, à Holes qui allie beauté et danse, George Lewis Jr. enchante.
Label : 4AD
Myspace
Chronique : Life Is A Minestrone

20 : Titus Andronicus - The Monitor
Franchement, cette histoire de guerre de Sécession développée sur tout le disque, on s’en fout un peu nan ? Avec Titus Andronicus, ce que l’on veut c’est de la castagne, une batterie nerveuse, des guitares rageuses, un chanteur (qui me rappelle toujours autant la voix de Conor Oberst !) qui gueule autant qu’il peut et surtout des riffs en veux-tu en voilà. Ca tombe bien, il y a tout ça dans leur second album qui réussit l’exploit de faire mieux grâce à un premier titre dantesque. Les autres titres n’ont pas à rougir puisque les coups de mou ne sont pas légion chez Titus Andronicus qui, mine de rien, arrive à signer un disque de plus d’une heure sans jamais nous lasser. Un bel exploit.
Label : XL
Myspace
Chronique : Mille feuille

19 : LCD Soundsystem - This Is Happening
C’est fini! James Murphy a déclaré que ce serait le dernier et c’est bien dommage quand on entend le résultat de This Is Happening, troisième exploit consécutif pour cette bande qui a toujours mis un point d’honneur à allier travail et plaisir…pour le plus grand bonheur de leurs auditeurs. Un cran en dessous de Sound Of Silver, chef d’œuvre inusable de dance music, ce troisième opus reste néanmoins jouissif, ne serait-ce que pour la construction de leurs chansons. Plus que jamais, la secte de Murphy s’est appliquée à faire durer le plaisir (2 chansons seulement durent moins de 6 minutes) en montant progressivement la sauce jusqu’au feu d’artifice final. Bon James, c’est le dernier ? T’es sûr ?
Label : DFA
Myspace
Chronique : Bon pour les oreilles

18 : John Roberts - Glass Eights
Ni allemand, ni anglais, c’est bien de cette bonne vieille Amérique que John Roberts est originaire. Il faut dire que ce n’est pas vraiment évident quand on écoute ce premier album de house minimale durant une heure. Le pari était loin d’être gagné tant le genre peut parfois s’avérer être répétitif mais l’ajout d’instruments classiques tels que le piano viennent rompre cette monotonie. Ne nous y trompons pas, Glass Eights est bel et bien un pur produit électro et le savoir-faire de cet artiste passe à côté de tous les pièges qui lui sont tendus. Une chose pas évidente quand on sait la difficulté que cela peut être pour ce genre qui a vite fait de tourner en rond.
Label : Dial
Myspace
Chronique : Chroniques électroniques

17 : Caribou - Swim
A vrai dire, le live qu’il avait effectué à Saint-Malo lors de la 20ème édition de la Route du Rock a grandement joué en sa faveur tant son dernier album me paraissait, lors des premières écoutes, d’une froideur à toute épreuve. L’humanité n’est peut-être pas la principale qualité de ce matheux mais Daniel Victor Snaith sait y faire quand il s’agit d’écrire des titres d’une efficacité redoutable. D’emblée, il nous propose Odessa, superbe mise en bouche qui fait la jonction entre ses deux dernières œuvres tout en nous préparant à ce qui va suivre. Ce qui suit, ce sont des compositions directes évoluant au fil du temps et portées par des arrangements brillants. 9 titres, tous excellents, sans temps mort, dévoilant sous un nouveau jour tout le talent de cet artiste/producteur.
Label : City Slang
Myspace
Chronique : Les chroniques de Blake

16 : Florent Marchet - Courchevel
Après avoir été jeté comme un malpropre par sa précédente maison de disque (les trop mimi Barclay/Universal) qui n’en faisait pas une rame pour promouvoir un artiste qui a sans doute sorti l’un des meilleurs disques de chanson française de ces dix dernières années (Rio Baril), le petit Florent a été recueilli par PIAS. Gentils comme ils sont, ils l’ont envoyé au ski occuper son esprit traumatisé par cette éviction. Il en a alors résulté Courchevel. Ce quatrième album (si on compte le trop kiffant Frère animal) plus poppy n’a pas perdu pour autant en qualité d’écriture que ce soit pour habiller ses textes avec des instruments riches et variés ou d’écrire des textes acides. Il confirme (comme si c’était nécessaire) tout le bien qu’on pensait de lui et signe le meilleur album français de 2010 !
Label : Pias
Myspace
Chronique : Culturopoing

15 : No Age - Everything In Between
La maturité va bien à certains… Maturité? No Age? Nooooon… Eh bien si ! Sans laisser de côté leur rock primitif, rageur et bruitiste, ce duo a su laisser place à un versant bien plus aérien et poétique que par le passé. Common Heat, le trop beau pour être vrai Dusted, ou le sublime Valley Hump Crash témoignent d’un virage artistique plus contemplatif et moins violent qui leur va à merveille. Alternant les chansons bourrines avec des instants plus délicats, No Age trouve un juste milieu qui ne sacrifie jamais la cohérence d’Everything In Between.
Label : Sub Pop
Myspace
Chronique : Novorama

14 : Los Campesinos! - Romance Is Boring
Comme No Age, Los Campesinos! est un groupe qui m’a toujours laissé de marbre. Le groupe typique qui toujours voulu en faire trop, trop de guitares, de cris, de brassage de vents… Mon Dieu, qu’ils étaient fatiguant ! L’expérience la plus traumatisante fut l’écoute de leur premier disque dans une voiture qui m’avait provoqué une envie soudaine de vomir après une dizaine de titres écoutés ! Il fallait bien laisser de côté un disque pour revenir aux Los Campesinos qui m’avaient fortement intrigué avec la chanson The Sea Is A Good Place To Think Of The Future, une si jolie révélation que je m’étais vu dans l’obligation de la mettre dans mon top 2009. Là encore, les Ecossais ont su allier des titres plus posés à d’autres plus énergiques pour mon plus grand bonheur. Durant 50 minutes, ces jeunes gens font preuve d’un savoir-faire indéniable quand il s’agit de shaker les popotins et à l’occasion de nous faire couler une petite larme…
Label : Wichita
Myspace
Chronique : Feu à volonté

13 : Gold Panda - Lucky Shiner
Attention talent! Le premier album de Derwin Panda, petite perle en matière d’électro, ne se situe pas très loin de Four Tet dans la mesure où, le jeune homme tisse avec Lucky Shiner un voyage aux frontières de l’électro et de la pop. S’inspirant de la musique orientale par moments, l’électronicien nous invite à la rêverie dans ce disque délicat, sensible et envoûtant.
Label : Ghostly International
Myspace
Chronique : Nuage Noir

12 : Wavves - King Of The Beach
Après l’exigeant Wavvves qui laissait entrevoir le talent de ces deux gamins, Wavves est passé à l’étape supérieure. Muni cette fois-ci d’un vrai producteur, Nathan Williams a laissé sa place à Dennis Herring qui s’est occupé entre autre de Modest Mouse, pour posséder un son bien plus propre et surtout bien plus puissant. La production n’étant pas tout, Wavves a écrit un album bien plus ouvert d’esprit, plus facile d’accès et surtout bien plus jouissif. Dans la lignée des groupes punk à roulettes tel que Blink 182 (si, si !), Wavves accouche d’un nombre incalculable de tubes dans ce King Of The Beach qui est bien plus qu’un disque destiné à squatter la chaîne le temps d’un été.
Label : Fat Possum
Myspace
Chronique : J'aime pas la pop

11 : The Tallest Man On Earth - The Wild Hunt
Après un premier disque fort réussi, Kristian Matsson, revient encore plus grand. Si la recette n’a pas changé d’un iota le Dylan Suédois a une nouvelle fois écrit de grandes chansons folk. Sans en faire trop ni pas assez, il trouve ici un équilibre parfait, tout en justesse. The Wild Hunt est un grand disque comme on n’en fait plus : seul à la guitare et avec sa voix, Kristian Matsson sublime tout ce qu’il écrit. Si l’on devait le comparer aux débuts de son maitre, l’élève le dépasse aisément, on attend avec impatience sa période électrique !
Label : Dead Oceans
Myspace
Chronique : De la lune on entend tout