C'est encore la période des vieux...

Marc Lièvremont a dévoilé aujourd'hui la liste des 30 joueurs retenus pour le premier match du Tournoi des six nations, qui se déroulera le 5 février prochain, face à l'Ecosse.

Il serait un peu exagéré de parler de grosse surprise, mais le retour de Sylvain Marconnet dans le groupe peut étonner. Certes, le pilier effectue une très bonne saison à Biarritz et son expérience du haut niveau n'est pas à démontrer. Mais à bientôt 35 ans (il les aura en avril prochain), l'ancien cadre du Stade Français ne paraît pas représenter l'avenir, ni même forcément la meilleure solution disponible sur le marché.

Après tout, un Jean-Baptiste Poux semblait tout aussi indiqué. L'argument de Marc Lièvremont consistant à comparer l'expérience respective des deux piliers pour justifier le choix de Sylvain Marconnet paraît un peu court.

Si on avait l'esprit mal tourné, on pourrait imaginer que les sélectionneurs ont intégré un vrai "méchant" dans un groupe d'avants présenté par certains comme trop gentil, insuffisamment vicieux.

Par ailleurs, le retour de Pascal Papé, autre trentenaire à sang chaud, est également significatif, avec celui de Jérome Thion pour compléter la deuxième ligne aux côtés de Lionel Nallet qui n'est pas non plus précisément un perdreau de l'année. Significatif de l'entrée en mode "Coupe du monde", qui implique de ne plus faire d'essai mais d'utiliser des cadres déjà rompus à la sélection. Significatif également de la profondeur limitée du banc international tricolore.

Guilhem Guirado, pas vraiment à son avantage lors des tests d'automne, illustre lui-aussi le deuxième constat. Il "profite" de la blessure de Dimitri Szarzewski pour prendre place dans l'autobus derrière le titulaire incontestable qu'est William Servat.

En troisième ligne, pas de surprise. La présence de Louis Picamoles en aurait constitué une. Il est à craindre pour le Toulousain qu'il n'assiste devant son canapé à la prochaine Coupe du Monde...

Derrière, on fait aussi dans l'ancien. Et/ou dans le come back. David Skréla à l'ouverture, Vincent Clerc, Maxime Médard et Clément Poitrenaud chez les trois-quarts, voilà qui va obliger Guy Novès à remiser son argumentaire "on n'est plus bon à Toulouse ?" qu'il nous avait servi lors des tests de l'automne dernier et ressortir celui qui lui va le mieux : "on nous prend tout nos joueurs, on va envoyer une équipe junior en Top14"...

Sur le fond, deux membres du groupes vont peut-être provoquer le débat : Yoann Huget, l'ailier Bayonnais, quand on s'attendait plutôt à revoir Marc Andreu. Et Aurélien Rougerie, que les sélectionneurs semblent s'accorder à voir jouer au centre. On ne réécrira pas tout le bien qu'on pense de la méthode qui consiste à faire jouer les internationaux aux postes pour lesquels ils ont le plus d'expérience. A cet égard, ouvrir la porte du centre à l'Auvergnat conduit à la claquer sur le nez d'un Bastareaud, pourtant en progrès avec le Stade Français.

Au final, et au risque de passer pour un amateur de l'almanach Vermot, cette liste est plutôt de saison. Celle des vieux. A cet égard, il est assez troublant de constater qu'elle permettrait d'aligner une équipe type assez proche de celle qui disputa la précédente coupe du monde. C'est paradoxal et, pour tout dire, assez peu encourageant si on la juge à l'aune des intentions initiales des sélectionneurs...

Avants : Domingo (Clermont), Marconnet (Biarritz), Guirado (Perpignan), Servat (Toulouse), Ducalcon (Castres), Mas (Perpignan), Nallet (Racing-Métro), Thion (Biarritz), Papé (Stade Français), Pierre (Clermont), Bonnaire (Clermont), Dusautoir (Toulouse), Lapandry (Clermont), Ouedraogo (Montpellier), Chabal (Racing-Métro), Harinordoquy (Biarritz).

Arrières : Parra (Clermont), Yachvili (Biarritz), Skrela (Toulouse), Traille (Biarritz), Trinh Duc (Montpellier), Jauzion (Toulouse), Marty (Perpignan), Mermoz (Perpignan), Rougerie (Clermont), Clerc (Toulouse), Huget (Bayonne), Médard (Toulouse), Palisson (Brive), Poitrenaud (Toulouse).