Magazine Journal intime

Retour à la baille

Par Crapulax

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Magnifique!

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Nouvelle livrée «Snow White » sur le pont, salissures de coque poncées et carénage net largement tartiné d'antifouling. Il aura finalement fallu un mois pour tout terminer. Lorsque Bernard rentre de Dubai le 9 Janvier, je suis rincé de mes trois semaines de ponçage du pont et de décapage de tous les recoins. Depuis le début, je ne me suis accordé qu'une journée off, à me remettre d'un nouvel an terminé par une baston avec deux canadiens abrutis vers 3h du matin. A part ça, chaque jour ressemblait au précédent: café, clope au réveil, journée continue jusqu'à ce que mon corps refuse de poursuivre en fin d'après-midi, unique repas le soir à l'heure anglaise et coucher avant 9 heures. Je n'avais guère de soucis de poids avant de commencer mais avec ce régime de compétition, je suis sec comme jamais.

Bernard me rejoint donc pour la session peinture, moins violente que le ponçage mais pas une partie de plaisir non plus. 6 couches à déposer en rusant avec les grains qui se succèdent chaque jour et en s'intoxiquant copieusemement de Primewash, Epoxy Primekote, Perfection snow white puis, coté carène, d'interprotect 2000 et de Trilux 33. Effluves poétiques sans parler des différents solvants habituels. Des vrais Michel Ange du nautisme à tel point qu'on nous repère de loin à nos mains et vêtements maculés de tâches dont rien ne vient à bout. Le 14/01, c'est la quille. Le pont est terminé. Nous nous enervons à l'happy hour de Prickly Bay, à un jet d'annexe du chantier et retrouvons l'équipe de Tyrell Bay descendue sur Grenade, rencontrons d'autres comparses aussi. Le 17 au soir, l'accastillage est remonté et l'antifouling terminé. Nous passons notre dernière nuit à terre sur le slip du travel lift à faire quelques retouches et le 18 à la première

japan
heure, retournons enfin à la baille.

Tout cela n'est guère excitant à première vue mais un voilier qui voyage se dégrade à ultra grande vitesse  de toute part. La plupart du temps, on bidouille l'essentiel en route, jusqu'à ce qu'un gros chantier devienne nécessaire. Pénible sur le moment mais quel plaisir de se retrouver sur un bateau clean. Et puis finalement les rencontres toujours, tel ce japonais samourai de la mer. Je n'en ai jamais rencontré aucun. Je crois qu'ils sont très rares, les japonais at sea, mais celui là navigue seul sur un 53 pieds. Pas besoin de discuter beaucoup pour découvrir que c'est un pur marin. Solo. Japon, pacifique jusqu'aux US puis retour ouest jusqu'ici. 40 000 milles au compteur. Bon. No comment, juste silence.


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