1110
Poésie est dame discrète.
Ses atours riment peu avec l’arrogance d’un siècle.
.
Posant mes pas aux pavés glissant d’une ville perdue,
Mes yeux contemplent la débauche et le luxe.
Que sont ces simagrées
Pour les deux silhouettes,
Bagages posés au parvis d’église,
Recroquevillées sur le banc,
Soufflant sur leurs doigts rougis ?
.
J’arpente les rues d’un monde,
En proie à la nausée.
.
Je frémis de tant de misère
Sous les lumières du commerce.
Ma maison est trop petite,
Pour vous inviter tous.
.
Mon feu restera éteint.
Mes mots,
Je les enferme en mes montagnes souveraines.
A ceux qui font semblant de ne rien voir,
A celles qui cachent si mal leur absence de sentiment,
Je dis mon refus de vous voir poursuivre cette route.
.
Mon monde gît en des océans intérieurs.
Mes rêves ne sont pas utopies.
Je sais qu’il faut à l’homme son lot de souffrance,
Pour avancer vers son aurore.
.
Permettez-moi donc d’entrer en ces lieux de silence,
Où dame poésie peut encore respirer à son aise,
Sans rien perdre de ces images terribles,
Sang et larmes mêlées aux parvis d’églises closes.
.
Manosque, 20 décembre 2010
©CopyrightDepot.co 000455677