Un étudiant a tenté de s’immoler par le feu au Caire. Des passants témoins de son geste l’en ont empêché. Les nombreux cas similaires témoignent du malaise profond qui règne actuellement dans les pays du Maghreb
Des passants empêchent le passage à l’acte
Selon l’agence Reuters, un étudiant, âgé d’une vingtaine d’années, a tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu en pleine rue. Il a rapidement été maîtrisé par des passants. Le jeune homme voulait imiter un avocat qui s’est immolé ce mardi matin près du Parlement. Pour Hossam Baghat, un militant égyptien des droits de l’Homme, « c’est un symptôme de la colère et de la frustration croissantes contre les injustices sociales et économiques, mais je ne pense pas que cela soit nécessairement le signe précurseur d’une révolution à la tunisienne ». Le militant souhaite éviter l’effet de phénomène, et estime que d’autres moyens peuvent être mis en place pour défier ce « gouvernement autoritaire et corrompu ».
Immolations en série
En Algérie et en Tunisie, d’autres cas d’immolation ont été signalés, imitant le Tunisien dont l’immolation a été le déclencheur des émeutes qui ont conduit à la chute du président Zine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987. Âgé de 26 ans, Mohamed Bouazizi s’était aspergé d’essence avant de s’immoler par le feu pour protester contre la confiscation des marchandises qui lui permettaient de vivre. Son acte a déclenché la révolte de milliers d’étudiants à travers le pays. Lundi, un restaurateur de Qantara a protesté contre la loi empêchant les restaurateurs d’acheter les coupons d’approvisionnement en pain à prix réduit. Puis c’est un avocat qui a fait de même à proximité du Parlement. Selon l’AFP, cinq autres personnes ont été blessées à la suite de tentatives d’immolation par le feu ces derniers jours en Algérie, et une en Mauritanie. Au total, les immolations récentes recensées en Tunisie, Algérie, Égypte et Mauritanie ont fait huit blessés et deux morts.
Lauren Clerc