En général, et malgré les critiques sur le fameux trou de la sécu, les français sont assez attachés à ce système qui nous assure une quasi gratuité des soins et s’appuient sur un système hospitalier et et des entreprises pharmaceutiques tout ceci étant considéré comme l’un des systèmes les plus performant au monde . C’est pourquoi, les défaillances de médicaments tel que le Médiator (pour les diabétiques et les obèses mais souvent utilisés dangereusement comme coupe-faim dans le cadre de régime) ramènent au spectre du sang contaminé, à des scandales sanitaires et à des enjeux politico-financiers majeurs.
423 Millions
C’est le chiffre annoncé par la sécurité sociale et les mutuelles. Mais celui-ci comprend seulement les remboursements perçus par les quelques 5 millions de consommateurs qui ont utilisé le produit entre 1999 et 2009. Or les hypothèses de dangerosité du Mediator ont été développées dès la fin des années 1990, que ce soit par certains professionnels ou des médecins de l’assurance maladie : « Bien que faisant partie d’une liste de substances anorexigènes (…) le Mediator ne fait pas l’objet d’une prescription restreinte. On ne peut que s’étonner de cet état de fait qui prend une dimension particulière lorsque l’on pose parallèlement la question de l’utilité réelle du Mediator sur un plan médical ». De plus, certains s’étonnaient du « sur-remboursement » du Mediator compte tenu des apports thérapeutiques démontrés du produit. Ces révélations sont inquiétantes, et posent la question de l’efficacité des organes de contrôle car il faut le rappeler : jusqu’à maintenant les organismes chargés des études sur l’efficacité et les effets secondaire des médicaments en circulation étaient les mêmes que ceux qui faisaient les analyses avant la commercialisation des produits. 423 millions en remboursement donc, mais l’estimation de 500 morts et de cas nombreux de valvulopathie laisse présager de grandes dépenses pour le système de santé français.
10 ans sans savoir ?
Compte tenu de ces révélations, toutes les actions du laboratoire Servier de ces dix dernières années ont été passées au peigne fin. Outre certaines caractéristiques du Mediator plus ou moins éludées lors d’un rapport à une agence de l’union européenne menant une analyse sur le produit (qui a conduit à l’arrêt de sa commercialisation en 2003 en Italie), on remarque l’influence de Servier à tous les échelons du système de santé. Rien d’étonnant me direz vous ? Après le scandale du sang contaminé dans les années 1980, les si nombreux vaccins commandés pour lutter contre l’épidémie de H1N1, l’influence des groupes pharmaceutiques dans le système de santé, voire même dans le monde politique n’est plus à démontrer.