Jusqu’en 1966, Oléron est vraiment une île, reliée au continent tout proche par des bacs. Ça garantit la tranquillité, évite les hordes de touristes, mais il faut bien, un jour, se résoudre à la modernité. C’est sûrement la présence du pont qui a d’ailleurs permis à l’île de garder sa population à l’année, évitant le dépeuplement bien connu des îles bretonnes, que les jeunes, en âge d’étudier, quittent définitivement pour le continent.
L’idée d’un passage permanent n’est pas neuve lorsque le pont est mis en chantier : dès le milieu du XIXe siècle, on évoquait un projet de tunnel, dans lequel aurait par exemple pu circuler un tramway à vapeur. Juste avant la Première Guerre mondiale, suivant en cela l’exemple de ce qui se fait à Rochefort toute proche, on imagine un pont transbordeur. Reconnaissez que cela aurait eu de l’allure, en tout cas plus que ce vulgaire viaduc. Pour le cocorico charentais tout de même : c’est le troisième viaduc le plus long de France (derrière St-Nazaire et Ré), et oui, devant le viaduc de Millau, qui fait 400 mètres de moins. Il a été construit par une entreprise qui fait actuellement partie du groupe Vinci, à laquelle on doit notamment la Tour Montparnasse.
Devenu gratuit une fois les emprunts remboursés (et peut-être aussi parce-que son péage relevait d’un léger tout de passe-passe juridique, mais il faudrait que je creuse la question), le pont est finalement une route comme une autre, et l’île beaucoup moins île.
Des travaux vont prochainement débuter pour remettre tout ça à neuf : on refait les voies, on les rétrécit pour les voitures afin de mettre en place une piste cyclable, on redonne un bon coup de peinture sur les rembardes. Puis-je me permettre une suggestion ou deux ?
—> Sources :
- une vidéo relatant l’inauguration du pont en 1966 (INA)
- la notice wikipédia concernant le pont d’Oléron
- l’article de Sud-Ouest annonçant les prochains travaux de ce pont (15 janvier 2011)