Petit compte-rendu live de cette conférence organisée par le label B2B Orange Business à Orange Stadium.
Gilles Bérhault, président de l’association Accid et du comité 21 – Dans la peau d’un Digital Native à l’ère du développement durable.
On vit un monde qui se veut synchrone en permanence, et dont les limites sont désormais connues. Dorénavant, la population naît en majorité dans les villes. Les réflexes des jeunes actuels sont différents: monde limité, ressources limitées, le tri des déchets. La mode de l’explorateur est passée. L’accès au savoir est plus rapide.
Deux approches possibles face à cette évolution: la confiance, ou l’hyper-anxiogène. Le choix est une question d’éducation.
Stéphane Munier, Président de l’agence Aastroem Munier BBN – La génération Millenium, une grille de lecture
Une approche darwinienne: les digital natives utilisent le pouce différemment. Certains utilisent d’ailleurs le pouce à la place de l’index (note perso: les rappeurs aussi…).
Approche par les neuro-sciences: les migrants (les plus de 30 ans) utilisent les mêmes zones du cerveau pour lire ou pour accéder à Internet. Les digital natives utiliseraient d’autres zones du cortex cérébral (note: à confirmer lors de la prochaine conférence de l’AFIRNe).
Des incidences sur le système d’éducation? Les jeunes ne font pas un usage différent de la technologie, ils ont une approche différente de la vie et du quotidien grâce à la technologie (Marc Prensky).
Quelques repères pour comprendre le « digital native »:
- le monde est un terrain de jeu
- maître de ses choix
- défiance vis a vis de l’autorité mais respect de la compétence
- confiance dans les proches, défiance vis à vis du monde inconnu
- on est moins dans une accumulation du savoir, mais dans un accès permanent au savoir
- ils écrivent davantage, et dans deux langues (français ET texto)
- ils sont efficaces, rapides, vifs, n’ont peur de rien, mais ont besoin d’une gratification instantannée
- ils ont moins besoin de savoir, plus besoin de naviguer
L’entreprise apprécie ces collaborateurs capables de faire plusieurs choses à la fois, d’apprendre en bricolant. Mais l’école ne sait pas les accueillir.
Nous, les « immigrants » (ie les plus de 40 ans), nous nous adaptons. Les « digital natives », eux, utilisent leur langue maternelle.
Q: les « digital natives » sont-ils vraiment tous pareils?
R: il y a des clivages, bien entendu. Mais pas de différence majeure entre les « digital natives » coréens, espagnols ou tunisiens.
Laurent Laforge, président de l’agence Mode d’emploi – Comment communiquer sur (avec?) les digital natives
Focus sur la génération des pré-ados.
Pour lutter contre l’érosion de l’audience de Cartoon Networks … l’exemple de Floricienta: la version moderne de Cendrillon, très connue du monde hispanophone. Elle a perdu sa Converse à une soirée mousse. Son site est un skyblog, géré par un community manager. Un blog avec une moyenne de 400 commentaires par billet.
http://leblogdefloricienta.skyrock.com/
Pour lancer le blog, pas d’achat d’espace, mais une recherche des skyblog qui parlent de la série, pour en faire ses amis. Puis développement de widgets, d’émoticones, etc. Jusqu’à des jeux concours très sympa, du genre: « tu n’as rien compris à la V.O., fabrique toi-même les dialogues ». Après deux jeux-concours, Flor représentait 40% du trafic de Cartoon Networks (qui comprend Ben 10 et Scooby Doo). Le stade suivant: « deviens un membre de la famille ».
Finalement, la télé et le dispositif online ont très bien fonctionné de pair. Ce n’est pas une addition des médias, mais une multiplication des compétences. La communication pour les digital natives, ce n’est pas la promotion, mais la création d’univers dérivés d’autres contenus qui présente un intérêt.
Yann Gourvennec, Orange Business Services – Génération Y: a priori et réalité
Yann est un digital native. Il a touché un ordinateur à 4 ans. Pas un PC, certes.
Alors, les digital natives sont-ils une bande de Huns qui vont tout bousculer?
Les jeunes savent-ils mieux utiliser l’ordinateur que les vieux? Sont-ils vraiment plus doués? Et quid d’une société qui a peut des futures générations?
Pour cela, Yann se base sur le rapport de Morgan Stanley, le fameux rapport Robson, qui a fait grand bruit hors de France. En voici une grille d’analyse.
- La rapport a été diffusé sans analyse: la presse se rabaisse au niveau de blogueurs
- Les jeunes d’aujourd’hui seront vieux demain
- Cette génération est confortée dans son propre segment: l’observation influence l’objet observé. C’est la défaillance du rôle de l’éducateur (cf point 2.)
- Un concept attrape-tout, il y a des différences de comportement entre ceux qui sont nés en 70 et ceux nés en 2000
- Les jeunes ont-ils une véritable connaissance intime de l’informatique? pas vraiment. Une plus grande capacité de collaboration certes, mais l’informaticien reste une exception quelle que soit la tranche d’âge
- Les jeunes sacent-ils créer du contenu, ou se contentent -ils plus de cyber-babillage?
- Les blogueurs sont-ils très jeunes? Jean-Michel Billaut, Gilles Bérhault, etc. ne sont pas des jeunots. LEs blogueurs les plus impactants sont ceux qui ont de l’expérience. Demandez aux jeunes s’ils ont tous un blog, la réponse est souvent: « non, car on n’a rien à dire… »
- Twitter est-il un outil de jeunes? Certainement pas. Mais finalement, comme tout le monde vieillit, Twitter gagne chaque année de nouveaux utilisateurs
- Le jeune Robson (15 ans et 7 mois) s’exprime dans l’anglais d’un consultant ou d’un banquier en herbe. Est-il représentatif de la génération Y?
- Les entreprises doivent-elles avoir peur des ados, Certainement pas!
Yann nous propose de consulter l’étude d’Orange Labs (Anca Boboc, Munir Farhat, Fabienne Gire, Alexandre Mallard). Les jeunes ont un faible réseau professionnel (et oui, les jeunes CM n’ont pas de réseaux…). Pire, les jeunes nettoient leur compte Facebook avant de rentrer en entreprise.
La conclusion: ne pas faire de différence, et faire travailler les jeunes et les vieux ensemble. Et tout le monde s’en portera bien.
Benjamin Chaminade, blog Génération 2.0 – Les mythes autour de la génération Y
Le premier à avoir parlé de génération Y (16 janvier 2006). D’abord, génération Y, ce n’est pas un âge. Très segmenté, en groupes avec des intérêts très différents.
Comment reconnaître la génération X (celle d’avant)? Ce sont ceux qui parlent de leurs enfants.
Les quatre usages de l’internet: outil (le Minitel, ou alors surfer), canal (échange, mail), relationnel (Facebook) et … l’addiction.
Fin des débats à 10:22.