Anthologie permanente : Philippe Blanchon

Par Florence Trocmé

avril est un verbe complétant l’objet 
quels souvenirs précis de ces mois passés 
à préparer le souvenir de deux saisons 
dominantes (et en fin exécrées / donc 
les deux autres aimées) de l’enfance 
 
le sujet cummings avrilant (et pound !) 
sujet aimant à l’arrivée du mimosa 
devenant sujet ainsi 
 
amandiers cerisiers espoir indéfini 
et puissance plénière par le regard de février 
et le regard persistant (ferdinand le chat 
glissait entre la jeune fille et le jeune homme) 
les mains aussi jusqu’aux lèvres : 
  leur disparition 
 
alors "le plus cruel" je comprenais 
avoir vidé la ville – en ma jeunesse –  
hors champs 
 
 
le printemps tardait, l’hiver pâlissait 
grêle tardive, les corps surpris 
le soleil quelques heures : promesse 
et la fraîcheur par le corps saisi 
 
recours à la chimie donc 
soumis à la réfection de circuit 
électrique (ainsi que démontré) 
anima : que cela soit sans délire 
 
que l’observation soit en accord 
avec ce que je sais et non projette 
(si je sais et projette en cette heure ?) 
alors ? acceptant ce recours 
 
la part, juste la part (non pas projection) 
avril comme un lavement une ultime 
onction se répétant 
  hors 
 
|•| 
 
un des centres est tu partiellement 
allusions nombreuses et poèmes consacrés 
à certains 
 
mais comment oublier bloom attaqué par le cyclope 
et son berger allemand (tout le siècle) et stephen 
centre pointé et repointé. 
 
"les extrêmes et les moyens" 
 
(jamais pour autant aux dépens d’ulrich) 
 
  deux vers seulement (je crois) 
 
sans qualités/induction 
 
  rien n’est moins central 
  que ce potentiel 
 
aurais pu dire 
"peut-être le plus moderne de tous"  
mais me tus (hérésie centrale comme l’extase) 
 
 
Philippe Blanchon, Le Livre de Martin, La Termitière/Librairie la Nerthe, 2010, pp. 167-168 et 199 
 
Présentation de ce livre 
 
bio-bibliographie de Philippe Blanchon 
 
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