Il faut croire que, dans les médias, les révolutions des peuples s’accommodent bien avec la symbolique douceur, celle de fleurs au doux parfum, d’objets doux au toucher ou encore de fruits doux au gout.
Ainsi, l’œillet a été la fleur symbole en avril 1974 de la révolution de l’armée, appuyée par le peuple portugais, contre le régime salazariste en place depuis près d’un demi-siècle.
Tout comme la rose a été utilisée par les manifestants géorgiens en novembre 2003 comme symbole de ralliement pour mettre fin au régime d’Eduard Chevardnadze.
Les ukrainiens se sont unis en novembre 2004 sous la couleur de l’orange, fruit doux s’il en est, pour faire aboutir l’élection du candidat pro-occidental à la présidence face au candidat pro-russe.
Le velours, tissu symbole même de la douceur, a servi pour qualifier le mouvement mené par Vaclav Havel et qui abouti, sans violence, au régime communiste et à terme à la scission pacifique entre la Tchéquie et le Slovaquie.
La tulipe, fleur délicate et raffinée, a servi, en mars 2005, de symbole à une révolution peu médiatisée parce qu’elle a eu lieu au Kirghizistan, petit état né de l’implosion de l’ex-URSS, encastré entre quatre états de l’Asie centrale.
Et pour finir, le jasmin, fleur vedette de la parfumerie, a été choisie par les tunisiens pour accompagner leur soulèvement contre le pouvoir de Ben Ali.
Cette symbolique resterait fort sympathique si elle n’était pas maculée du sang d’innocents.
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