La faute à la crise? Ce mythe de droite justifierait toutes les régressions…et notamment une politique de rigueur budgétaire. Pourtant, un point de déficit en moins, c’est aussi un point de
croissance en moins. Ces économies se feront en ponctionnant les prestations sociales, qui représentent un tiers des revenus des plus précaires, la première décile des revenus selon l’INSEE.
La faute à qui alors? A l’indépendance de la BCE dont la politique ne sert en rien la croissance et l’emploi? Sans doute! Au déséquilibre croissant entre la répartition capital/travail des
bénéfices? Sans conteste, alors que les revenus du patrimoine augmentent et qu’au contraire, pour les 20% des Français les moins bien lotis, ce qui reste après les dépenses contraintes a diminué
de moitié depuis 2000!
Mais la vraie question reste la politique d’emploi à mener. Pour le MJS, le CDI doit redevenir une norme d’embauche et les contrats précaires faire l’objet de cotisations patronales plus élevées.
Comme jeunes socialistes, nous voulons construire une croissance qualitative qui passe par le plein emploi, par un investissement massif dans la construction et l’isolation des logements, dans
les énergies renouvelables, dans le recyclage et la réparation. Ainsi, la création de 4 millions d’emplois durables, non-délocalisables, devient possible.
C’est la direction inverse qu’a pris la droite depuis 2 ans avec la promotion de l’auto-entreprenariat. Ce gadget n’est pas parvenu à masquer les chiffres désolants du chômage, mais a permis à la
droite de crier victoire en s’appuyant sur un sondage Opinion Way indiquant que plus de 600 000 autoentrepreneurs se sont inscrits sur le portail dédié. Ce succès est uniquement révélateur de la
détresse de salariés obligés de mener deux activités de front, ou de chômeurs auxquels on refuse un vrai emploi. Ce dispositif favorise l’externalisation du salariat: 8% des auto-entrepreneurs
n’étaient pas volontaires. Nous dénonçons un dispositif qui assurait en moyenne une rémunération mensuelle de 775 euros, très insuffisante. C’est en revanche une vraie concurrence pour des
entreprises qui paient des cotisations sociales et patronales.
La droite ne peut se prévaloir du titre de parti des entrepreneurs, elle ne défend que les grands groupes et les rentiers, ceux qui prennent peu de risque. A gauche, un autre projet pour les
entreprises, favorisant l’économie sociale et les PME qui créent de l’emploi, est possible!
Ce projet, pour le MJS, ne passe pas par la défiscalisation dictée par le dogme libéral, qui amène près de la moitié des entreprises à mettre la clé quand elles doivent brusquement payer, au bout
de deux ans, impôts et cotisations, au même titre que les autres entreprises. Notre projet s’appuie sur une réforme de l’impôt des sociétés favorisant la progressivité, les PME et les bénéfices
investis sur le long terme, au détriment des dividendes courtermistes.
Contre des zones franches dévoyées, nous proposons des zones de service comprenant crèches et restaurants aux entreprises qui s’installent dans les quartiers populaires. Enfin, l’accompagnement
des PME passe pour nous par la mutualisation de certains services, par une formation des entrepreneurs, par le financement public de projets innovants.
Les régions socialistes ont toute leur place dans ce développement, pour les rapprocher de la recherche, de la formation continue, des infrastructures de transport. Enfin, une réforme des marchés
publics doit permettre une vraie égalité entre les entreprises pour répondre aux marchés: division en lots et instauration d’un quota pour les PME et l’économie sociale et solidaire.
Source : MJS