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Journée de fous pour dire vrai. Voici donc quelques éléments qui ont meublé cette journée marquée par l’obscurité, assez pour se cogner les orteils sur quelques meubles ... Ma compréhension continue de se tenir dans les coins sombres du rumeurs. Première grande nouvelle (comprendre rumeur), Aristide est sur la route pour lui aussi revenir à la maison. Il passerait par Panama ou la République-Dominicaine et les dispositifs de sécurité auraient déjà été mis en place à l’aéroport et dans un hôtel de Pétion-Ville. La conférence de presse de Duvalier n’a pas eu lieu comme prévu ce midi à cause de problèmes logistiques, il semble que l’on ne trouve pas une salle capable d’accueillir tous les journalistes. Il serait arrivé ici avec un passeport diplomatique délivré par le gouvernement de transition (2004 à 2006), celui-là même (le seul) qui aurait aussi demandé des enquêtes pour pouvoir le traîner devant les tribunaux haïtiens. Son passeport serait échu, mais les autorités françaises de la Guadeloupe ne s’en seraient pas aperçu. Ici, les douaniers auraient reçu des ordres pour le laisser entrer au pays sans complication, mais les autorités politiques n’étaient pas informées. Demain, Duvalier devrait parler aux médias et expliquer les motifs de son retour. Pendant que la planète reste incrédule face à ce retour, ici, les réactions sont partagées. Il y a ceux qui ont directement subi les foudres de son régime et appellent à son emprisonnement. D’autres estiment que la seule place d’un haïtien est Haïti et qu’à ce titre, on doit se réjouir qu’un patriote de plus soit revenu au pays. Finalement, ceux qui s’ennuient de la dictature, du temps où il y avait de la sécurité, des emplois, du tourisme et de la nourriture pour tout le monde. Ils pensent que le pays n’a pas la maturité nécessaire pour se gouverner dans une logique de collectivité, que les haïtiens ne sont pas près pour la démocratie et qu’aucun n’est digne de confiance. Dans ce contexte, vaut mieux un dictateur que des centaines de politiciens véreux.