Pour le meilleur et pour le pire, les réseaux sociaux n’ont de cesse de cannibaliser le web. Deux nouveaux noms sont récemment apparus de manière plus ou moins insistante à travers la toile : Quora et Diaspora. Présentation, caractéristiques, utilité et perspectives de ces deux sites clés en 2011.
En ce début d’année, la nouvelle coqueluche américaine dans le domaine des réseaux sociaux se nomme Quora. Jeune site monté par Adam d’Angelo (un ancien fondateur de Facebook) en juin 2009 et devenu public sur invitation un an plus tard, Quora compte déjà un peu plus de 500 000 membres. A première vue, rien de révolutionnaire dans son concept collaboratif, à mi-chemin entre les Yahoo Answers, Twitter et Facebook : poser des questions ou y répondre sur des sujets précis dans à peu près tous les domaines imaginables, suivre les “topics” et les différents intervenants, etc. Son succès fulgurant, il le doit d’abord à son élitisme (inscription sur invitation, obligation d’intervenir sous son vrai nom) et à l’expertise de ses utilisateurs, au départ issus de la Sillicon Valley puis des différents acteurs du web. Ici, les kikoulol mondiaux et trollers cachés sous des pseudos du genre KevinBoGoss94 n’ont pas leur place et se font rapidement éjecter par des veilleurs zélés. Avec sa réputation en jeu sur chaque intervention, le contenu devient vite référence et se révèle une mine d’informations à la richesse conséquente. Qualité avant quantité, donc. D’où la question que l’on se pose tous : comment conserver cette ligne directrice tout en s’ouvrant au monde ? Aujourd’hui, Quora semble tellement prometteur que des investisseurs n’ont pas hésité à lui apporter récemment 11 millions de dollars, avec une valorisation de 100 millions à la clé. Join the Diaspora ! L’histoire est belle. En plein scandale Facebook à propos du viol de l’intimité des internautes par les désirs d’hégémonie de Mark Zuckerberg, quatre étudiants new-yorkais se proposent d’élaborer un Facebook alternatif. On y maîtriserait sa vie privée et ses informations clés en les hébergeant soi-même et en les partageant sur le principe du peerto- peer. Pour se lancer, les créateurs de Diaspora ont lancé un premier appel aux dons dont la récolte de 200 000 dollars en quelques mois a dépassé les espérances les plus folles. Pour la petite histoire, un certain Mark Z. y a contribué avec une grosse somme en affirmant que « c’était une bonne idée ». Machiavélique. Aujourd’hui, alors que le code source est mis à la disposition des développeurs, des voix commencent à s’élever pour railler une complexité peu encourageante. De plus, une installation même simplifiée, façon Wordpress, devrait logiquement rebuter le grand public et Diaspora ne s’adresserait alors plus qu’à une poignée de passionnés un peu geek. Dans ces conditions, difficile d’y voir un concurrent sérieux et crédible. Malheureusement, rien de plus qu’une bonne idée, donc…