En cette nouvelle saison des Oscars qui débutera avec l'annonce des nominations la semaine prochaine, on peut déjà voir quelques tendances se dessiner. Depuis fin décembre, on connait au moins l'ensemble de la production cinématographique admissible à une nomination à l'Oscar. Le long de cette route annuelle vers les Oscars, une des stations les plus connues est sans conteste le gala des Golden Globe Awards, qui récompense à la fois les productions télévisuelles et cinématographiques aux États-Unis.
Bien que nous ayons souvent entendu l'adage selon lequel les Golden Globes sont un preview de ce qui se passe aux Oscars, il y a assez de différence entre les galas, les organisations et les catégories pour que l'affaire soit bien plus complexe.
Ainsi, hier soir, se tenait le Gala 2011 des Golden Globes, et ma foi, sans l'avoir écouté au complet avec attention, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un honnête gala sur un mode relax et humoristique. Si l'ambiance a l'air moins guindé que lors des Oscars, il faut tout de même reconnaître que le prestige n'est pas le même non plus. Le processus derrière les Globes ne m'a jamais vraiment attiré; les Globes sont remis par l'association des journalistes étrangers basés à Hollywood. On parle donc ici d'une poignée (moins d'une centaine) de membres votants, dont la plupart sont invités toute l'année à voir des projections de presse aux frais des producteurs. Ce processus créé parfois des douteuses surprises, comme la présence de The Tourist (remake hollywoodien du film français Anthony Zimmer, qui était fort bien fait, et c'est pourquoi je n'ai pas l'intention de voir son remake). Le public (6.1/10 chez imdb) et la critique (4.2/10 et 20% au tomatomètre) ont été durs envers ce film et la seule explication à sa présence en nomination dans plusieurs catégories (dont meilleur film - comédie) est une bonne campagne de promotion auprès de la presse étrangère à Hollywood. Même si le processus des Oscars est loin d'être parfait, il est plus ardu de jouer ce genre de jeu avec les règles actuelles et plus de 6000 membres à l'académie, membres qui sont des professionnels du milieu.
Ceci dit, règle générale, les Golden Globes offrent des résultats assez cohérents avec la production cinématographique hollywoodienne annuelle et constituent parfois un indicateur de tendance - si on les combine avec d'autres galas - pour le cinéphile amateur des Oscars.
Le gala d'hier était donc intéressant à suivre de ce point de vue - j'ai toujours été un fan d'Oscars et non de Golden Globes - et les résultats n'ont pas apportés de grandes surprises. Les statuettes de Natalie Portman, Colin Firth, Christian Bale et Melissa Leo sont parfaitement méritées. Par contre, pour les prévisions, il faudra attendre de voir comment se jouera la course aux Oscars, où il y a moins de catégories (drames et comédies ont des catégories distinctes aux Golbes, ce qui double en quelque sorte les nominations dans plusieurs catégories). C'est aussi le cas du meilleur film (bien qu'il y ait maintenant 10 nominations aux Oscars). Hier, c'était surtout le match entre The King's Speech et The Social Network du côté "drame" qu'il fallait surveiller, puisque les comédies sont rarement représentées largement aux Oscars. Le Globe de Fincher comme réalisateur m'a étonné, par contre, malgré son bon travail, il y avait beaucoup de compétition dans cette catégorie. Enfin, pour le scénario, on observe un effet inversé: les Oscars ont deux catégories qui distinguent les scénarios adaptés et les scénarios originaux.
Je vous donne donc rendez-vous la semaine prochaine pour quelques commentaires sur les nominations aux Oscars.
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