Le CHU de Dijon condamné à restituer 740 000 Euros !
L'année 2011 s'annonce très difficile pour la plupart de nos hôpitaux qui vont être contraints de réduire leurs dépenses.
Du fait de l'obligation du retour à l'équilibre en 2011, il n'y aura pas d'autre possibilité que la suppression, en nombre, de postes de médecins et de non médecins : c'est l'équivalent de 30000 postes qui devront disparaître de nos établissements. Avec l'application de la T 2A, ce sont les trois-quart des Centres Hospitaliers qui seront en déficit lourd ...
Cette machine à tuer l'hôpital est à l'oeuvre depuis 5 ans. "Vendue" aux médecins comme une juste reconnaissance de l'activité de chacun, elle n'aura trompé que les naïfs : l'ONDAM, enveloppe contraignante déterminé au niveau national par décision du gouvernement, impose à tous une chape de plomb qui ne permet même pas le financement des décisions de ce même gouvernement...
Entrainés malgré eux dans cette machine infernale, les Praticiens ont tenté de "jouer le jeu", d'apprendre à coder, suivant les impulsions ardentes de leurs Directions. Soigner les malades ne suffit plus. Il faut désormais s'investir dans un travail bureaucratique, affligeant de bêtise et, pire encore, entaché de graves inexactitudes qui sont inhérentes à ce système. Chaque jour, le gâchis et la perte de temps médical s'accentuent inexorablement...Et tout ça pour ça !
Imaginer que l'on puisse estimer la charge de nos taches par cette méthode qui ne tient aucun compte de la durée de l'hospitalisation de chaque patient et de la diversité de la lourdeur des soins qui leur sont appliqués individuellement relève de la plus grande mystification de ces dernières années. Cela flattait les Directeurs, qui s'imaginaient pouvoir enfin contrôler l'activité du corps médical; cela les dégrise aujourd'hui, et ce n'est pourtant qu'un début.
Le gouvernement s'est lancé dans une opération séduction bien tardive en direction des libéraux, mais ne parait pas disposé à faire le même effort en direction des hospitaliers. Il n'a sans doute pas mesuré l'importance de la crise de confiance qu'il a provoqué chez les collègues. A Dijon, c'est vingt postes d'infirmières que l'on va devoir supprimer, et partout ailleurs, il faudra en moyenne supprimer 10% des effectifs. Faites vos comptes ! Ces suppressions auront inévitablement d'importantes conséquences sur nos conditions d'exercice, déja sérieusement entravées par la régression de notre indépendance médicale.
La CPH apporte son soutien déterminé et vigoureux aux collègues de Dijon, des autres CHU et des autres établissements qui, chaque jour, tentent d'obtenir, contre vents et marées, les moyens dont ils ont besoin pour répondre à la demande de leurs patients.
Elle appelle les organisations syndicales représentatives de médecins, de directeurs et de personnels non médicaux à oeuvrer ensemble pour stopper cette asphyxie financière que le gouvernement veut leur imposer.
Conscients des difficultés et de l'importance des enjeux économiques et sanitaires pour notre Pays, la CPH réclame le rétablissement d'un financement équilibré entre une part fixe majoritaire, une part de rémunération à l'activité et la qualité, sans oublier les missions d'intérêt général, afin de rendre à chacun la possibilité d'exercer, dans des conditions de sérénité retrouvée, ses compétences au service du public hospitalisé.
Toute cette année 2011, nous solliciterons votre soutien, car il y va de notre avenir.
Pour démarrer l'expression de ce soutien sans tarder, nous vous invitons à signer nombreux et à faire signer autour de vous (médecins et non-médecins) cette pétition qui servira de support à l'indispensable relance du débat public. Il suffit pour cela d'envoyer un email avec votre nom, prénom, profession et lieu d'exercice à l'adresse pourlhopital@yahoo.fr
D'avance, merci.
Bruno Devergie, Président du SPHP, Vice Président de la CPH
Jacques Trevidic ,
Secrétaire Général du SPHP, Vice Président de la CPH