A Genève, la résistance s’organise pour empêcher les familles Trabelsi et Ben Ali de partir avec les fonds déposés dans les banques suisses. Ce matin, six militants tunisiens ont investi la banque privée HSBC Rue du Rhône où ils ont vu entrer Sofiane Ben Ali, neveu de l’ex-président tunisien. Ils n’ont rien pu faire. Mais leur intervention n’est pas passée inaperçue puisque la Télévision et la Radio Suisse Romande ont couvert leur action. L’après-midi vers 16h00 une vingtaine de tunisiens se sont rassemblés devant la banque HSBC rive gauche pour une manifestation improvisée demandant à l’établissement bancaire de "rendre" l’argent du peuple tunisien. Une dizaine de minutes plus tard la police est venue et a dispersé dans le calme les militants tunisiens.
Dans la matinée, on a appris qu’un avocat Suisse d’origine tunisienne Maître Ridha Ajmi a déposé une dénonciation pénale et une requête de mesure urgente auprès du Ministère public de la Confédération pour “sauvegarder les intérêts du peuple tunisien”. Une trentaine de personnes y compris des sociétés et des associations sont concernées par la requête de l’avocat Maître Ajimi qui lance un appel à toutes les victimes du tandem Ben Ali-Trabelsi pour qu’elles déposent une plainte pénale. Par ailleurs, cet avocat qui ne compte pas s’arrêter là a interpellé officiellement les autorités hélvétiques en vue de lancer un mandat d’arrêt contre Zine El Abidine Ben Ali, Leila Trabelsi et Rafik Bel Hadj Kacem ancien ministre de l’intérieur.
L’association des Tunisiennes et Tunisiens en Suisse s’est adressée directement par une lettre envoyée samedi 15 janvier au Conseil fédéral pour bloquer immédiatement les avoirs en Suisse de la famille Ben Ali et Trabelsi. Le Parti socialiste Suisse déposera quant à lui entre aujourd’hui et demain une demande officielle auprès de la commission de politique extérieure du Conseil des Etats pour appuyer la requête des militants tunisiens. A suivre!