Onzième film de l'intégrale Kurosawa
Rashômon, sorti le 24 août 1950Avec Toshiro Mifune, Takashi Shimura, Masayuki Mori, Machiko Kyo
La caméra de Kurosawa dans la forêt est un poème. Chaque visionnement accroît la jouissance.
Dans le top 100 des 1000 meilleurs films du 20ème siècle. Le premier chef d'oeuvre dans la carrière de Kurosawa et le début d'une longue incursion dans la période féodale - période féconde pour Kurosawa d'où il tirera encore plusieurs chefs-d'oeuvre. Vérités et mensonges. L'âme humaine est-elle foncièrement liée au mal? s'interroge le prêtre, témoin de différents discours contradictoires sur le meurtre d'un samouraï. Ce n'est qu'in extremis, à la fin du film, par le geste d'un bûcheron qui prendra un nourrisson abandonné sous sa tutelle, qu'il pourra garder un frêle espoir dans la condition humaine.Autre interprétation possible, que je pense probable, de ce scénario inspiré de l'oeuvre de Ryunosuke Akutagawa ( 1882-1927) : la vérité n'est pas une. Le sujet modifie l'objet (phénomène connu en recherche expérimentale). Une même réalité observée par trois personnes différentes (le samurai, sa femme et le bûcheron) produit trois perceptions différentes - trois réalités différentes. En fait, un discours philosophique sur la subjectivité que ce film. En gagnant le Lion d'or au festival de Venise en 1951, le cinéma japonais faisait son entrée en Occident.