Dans la moyenne vallée du fleuve Niger, au Nord-Ouest de Niamey, les sites de Bura Asinda-Sikka révélèrent, dans les années 80, de surprenantes terres cuites.
Ce sont notamment des « jarres-cercueils » surmontées de remarquables représentations anthropomorphes (têtes, cavaliers...) qui firent l'étonnement du grand public lors de l'exposition Vallées du Niger en 1994 à Paris.
Les contextes de fouilles sont particulièrement passionnants.
En effet, les jarres ou urnes funéraires contenaient quelques os, particulièrement des os de crâne. Sous celles-ci, des ossements humains ont été découverts. Or, plus profondément, à 1,50m, l'on a mis à jour un squelette, entier, la tête légèrement relevée sur un appuie-nuque. Des bracelets en cuivre, identiques à ceux représentés sur les terres cuites surmontant les jarres, ont été retrouvés près de ce squelette.
Cette observation tendrait à prouver la contemporanéité de ce cadavre et de la jarre.
Alors, qu'en est-il du squelette intermédiaire ?
L'une des hypothèses les plus plausibles consiste à penser que le cadavre intermédiaire aurait été un gardien du mort : Une pointe de flêche en fer a été retrouvée presque systématiquement près des os du crâne ; l'homme aurait donc été sacrifié afin d'accompagner un personnage important dans la tombe.
Sources : Boubé Gado, 1993 : « Un "village des morts" à Bura en République du Niger » in Catalogue de l'exposition Vallées du Niger, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1993.
Photos : Institut de Recherches en Sciences Humaines, Niamey, in Vallées du Niger, 1993.