Il risque d’y avoir du nouveau sur sur le terrain de la lutte contre le piratage en 2011 en France. Alors que les films et la musique illégalement téléchargés sont aujourd’hui surveillés, les éditeurs de jeux vidéos mais aussi le SNE (Syndicat National de l’Edition) souhaiteraient que la surveillance du réseau soit étendue à leurs contenus. C’est par l’intermédiaire de la lettre professionnelle Edition Multimédia que cette nouvelle nous arrive, et elle montre une fois de plus la peur des éditeurs vis-à-vis des internautes. La mesure demandée par le SNE vise à ce que les contenus des éditeurs soient repérés sur les réseaux P2P (par la société TMG, qui dispose du monopole pour cette surveillance) et que les pirates passent sous le régime de la fameuse riposte graduée.
La position des éditeurs peut se comprendre. Contractuellement, ils sont tenus de faire respecter les droits de leurs auteurs et cela passe bien entendu par une lutte contre le piratage. Cependant, l’essor récent du piratage de textes peut être attribué à deux choses : le succès des dispositifs de lecture (iPad et consorts) mais aussi l’inadéquation de l’offre de contenus actuellement proposée par les éditeurs.
Aujourd’hui, l’offre de piratage est encore dispersée. Les éditeurs gagnerait à déployer des offres légales solides (prix abordables et absence de DRM) plutôt que de se lancer dans le jeu du chat et de la souris qui risque de se révéler infructueux, notamment en raison des faiblesses de l’Hadopi dont la surveillance concerne uniquement les réseaux P2P, oubliant les sites de direct download avec un trafic qui ne cesse de croître. Cette chasse n’est pas soutenable à long terme, il faut se rappeler que si certains téléchargent “illégalement”, c’est qu’ils cherchent quelque chose à lire, et un contenu souvent indisponible en numérique.
Source : Numerama