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10 trucs pour être socialiste et malheureux

Publié le 17 janvier 2011 par H16

Lors des vœux de Martine, la presse avait chaudement noté l’optimisme de façade que la secrétaire du Parti Officiellement Socialiste affichait généreusement. C’est en effet très inhabituel de la part de nos politiciens, de droite comme de gauche, de présenter publiquement une attitude joyeuse et pétillante : il leur est très difficile d’afficher un quelconque bonheur. C’est normal, ils sont tous socialistes…

Ok, j’en connais déjà certains qui, ayant lu ce premier paragraphe, bondiront comme des cabris, l’œil parcouru de spasmes et un rictus abominable déformant leurs lèvres aux commissures desquelles un peu de mousse biliaire s’accumulera à la lecture de ce billet.

Mais je maintiens : être socialiste, c’est la recette assurée pour être malheureux, aigri, et ronchon. Je soupçonne même que cela file de l’eczéma, une haleine de chacal et une vie sexuelle excitante comme un dimanche soir d’hiver à Dijon.

Et pour s’en rendre compte, il suffit de constater par vous-même l’adéquation entre le socialisme (tant de droite que de gauche, notez bien) et la recette pour être malheureux :

1. Combattez tout changement, refusez le mouvement : chaque innovation, chaque nouveauté sera d’abord observée avec du mépris, puis de la peur, et enfin combattue en pointant toutes ses dérives et en se focalisant dessus.

2. Logiquement, puisque toute nouveauté est une peste en devenir, chérissez le passé ; faites-y référence dans toutes vos réflexions. Au besoin, appelez en renfort des penseurs poussiéreux, notamment ceux qui ont lamentablement foiré l’une ou l’autre chose avec un retentissement important.

3. Grâce à votre focalisation sur le passé, il vous sera simple d’imaginer tout ce qui peut mal tourner. Tentez, par tous les moyens, de vous en protéger. La sécurité parfaite deviendra un de vos buts les plus importants. Si vous pouvez faire une loi, appelez-la « Principe de Précaution », jugez tout à l’aune de cette loi, et blottissez-vous profondément dans votre lit.

4. Considérez que tout n’existe qu’en quantité fixe : la nourriture, l’argent, le travail, l’intelligence, la beauté et, ultimement, le bonheur. Puis tenez bien compte du fait que ce qui est pris n’est pas partageable, jamais, sauf par la force.

5. Dès lors, il vous sera facile de considérer avec une envie dévorante ce dont le voisin dispose en plus de vous. Si le voisin est plus riche, plus beau, plus intelligent, c’est forcément à votre détriment. S’il a un travail et vous êtes au chômage, c’est (au moins) en partie de sa faute. Et si son conjoint est plus beau que le vôtre, comprenez bien que cela fait un partenaire de qualité en moins pour vous.

Socialism : making everybody equally poor since 1917

6. En conséquence, plaignez-vous, régulièrement et systématiquement, de vos problèmes, mais n’apportez jamais de solution opérationnelle. J’insiste sur opérationnelle. Vous pouvez, en revanche, faire de longues phrases (ou d’épais rapports, si vous voulez) qui ressemblent de loin à des solutions mais de près ressemblent à s’y méprendre à un salmigondis sans queue ni tête. Ça bernera ceux qui veulent être malheureux avec vous. Le top consiste à partir du principe que la solution ne peut être de votre fait, mais réside chez les autres.

7. Prenez à cœur de vous occuper de tout le monde, même ceux qui ne le veulent pas : leurs problèmes sont vos problèmes, et vous devrez les « résoudre » (voir point 6) avec votre brio habituel (voir points 1 à 4).

8. Ne prenez jamais aucune responsabilité des échecs que vous rencontrerez : ce sera assez facile, puisque, comme mentionné au point 6, la solution étant chez les autres, si ça foire, c’est que les autres n’ont pas fait leur travail. Ce rejet compact de toute responsabilité vous permettra de promettre des choses intenables, farfelues ou complètement à côté de la plaque, et qui ne résoudront, évidemment, aucun des problèmes que vous aurez soumis à votre propre réflexion.

9. Bien évidemment, ne faites confiance à personne. L’homme est un loup pour l’homme, et tous ceux que vous connaissez, avec qui vous travaillez (c’est-à-dire ceux qui « résolvent » les problèmes que vous vous trouvez), n’attendent qu’un mauvais moment pour vous déchiqueter.

10. Enfin, et c’est le plus important, si jamais vous devez faire quelque chose qui pourrait approximer vaguement une action concrète, attendez toujours le dernier moment ! Attendez toujours d’être au pied du mur, éventuellement en l’ayant un peu percuté avant, pour en prendre conscience, et pour agir afin de le contourner.

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