IZIS de son vrai nom Israëlis Bidermanas, est né en Lituanie le 17 janvier 1911, mort à Paris le 16 mai mai 1980.
Connu après guerre comme Cartier Bresson et Brassaï puisqu' une exposition au musée d'Art Moderne de New York leur avait été consacrée en 1951 au musée d'Art Moderne de New York, IZIS est quelque peu tombé dans l'oubli.
La ville de PARIS lui a consacré l'année dernière une grande rétrospective.
Ses photographies retracent une époque révolue, témoin d'un temps lointain.
Il en va ainsi de ses photographies d'un Paris disparu des faubourgs de la capitale comme la Porte de Vanves ou des clichés d'un Paris populaire.
C'est aussi les manèges et les fêtes foraines dont les manèges de fer et d'acier semblent aujourd'hui désuets au vu des grands huit d'Eurodisney.
Ou alors, il fait de ses personnages les témoins d'une joie de vivre comme cette fillette perchée sur un des chevaux d'un manège qui est manifestement un
ou de ce vieillard s'amusant avec des bulles de savon,retombant en enfance ou jouissant simplement malgré son grand âge, de l'innocence d'un instant et des plaisirs simples de la vie.
Derrière le portrait de cet homme au visage décharné dont les traits sont si éloignés de ceux d'un enfant aux joues pleines et roses, on descelle le souci d'ISIS de mettre en valeur les éléments positifs d'une scène. Il préfère ainsi photographier une vieille personne s'amusant à des jeux d'enfant plutôt que s'attacher à la vieillesse, aux rides, aux marques laissées par une dure existence.
Mais la pauvreté de l'homme photographié ne disparaît pas pour autant derrière cette image insolite. Au contraire, cet amas insolite de feuillage insiste sur la précarité de la situation de l'individu.
IZIS témoigne aussi de son temps à travers les clichés des résistants réalisés à la sortie du maquis à la Libération. On y voit l'extrême jeunesse de certains, jeunes hommes apprêtés alors qu'ils venaie
nt de connaître du hautde leur quelques années une période de guerre, où il a été question de choisir un parti, de résister, de prendre les armes. On y voit une jeunesse qui goûte à l'insouciance de son âge, prompte à soigner son apparence et à se donner au jeu de la séduction.
On y croise des regards agards, comme étonnés que cela soit fini, d'autres qui ne regardent pas l'objectif, perdus dans d'insondables pensées.
Ce regard décidé, presque dans une attitude de défi, la multitude des personnes autour d'elles portant une pousse similaire évoquent évidemment la Shoah et témoignent de la force persistante ce
peuple martyr de la guerre.
C'est aussi Roland PETIT dont les mains semblent mimer une chorégraphie ou le portait de Camus à sa fenêtre dont la force de ses convictions semblent ressortir de son seul regard. On peut aussi parler de la photographie d'Aragon et d'Elsa Triolet, elle en pleine lumière regardant vers la gauche du cadre, les yeux perdus dans le lointain et lui, la regardant, une main sur les genoux de sa compagne, de profil comme absorbé par sa muse.
Ce sont enfin des artistes anonymes, les clowns, les jongleurs, les équilibristes qui émerveillent leur spectateur, enfants comme adultes.