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J’ai ouvert les portes du cœur
Mon navire a pris l’eau
Point assez d’écopes
Pour en vider les cales
.
Bras ouverts
J’ai donné ma chaleur
A ceux qui en manquaient
Me suis trouvé nu
Sous froide bise
.
Nul n’est venu
*
Battant entrouvert
Vous entrez
Prenez ici votre aise
Prenez soin de fermer le loquet
Pour que nul ne vienne
Partager la pitance offerte
.
Aux vitres brisées
Les nuées de rapaces
.
Aux charpies de nos vies
Le grand condor veille
*
Me voici
Juste vêtu d’une écharpe de fortune
Plus rien à donner
Que peau sur les os
.
Toi
Toi tu me regardes
Ta flamme qui brûle
Me pénètre et me vrille
En la vie qui s’échappe
.
Qu’est le message
Sur la page vide
.
Qu’est cette voix
Aux étoiles glacées
Lancée sans espérance
*
Sur des paliers désertés
Tu déposes une gerbe
Ultime touche de couleur
Au tableau gris des jours
.
D’amour ton fleuve s’est tari
Une fois tout donné de ses eaux fraîches
La source attend la pluie
*
Tu ne peux tout prendre
Sans rien laisser
.
Manosque, 18 décembre 2010
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