Ce week-end, les médias nous ont abreuvé en long en large et en oblique de l’élection de Marine Le Pen à la tête du Front National, partie népotiste s’il en est. Indigne rejeton du père de la gauloiserie haineuse et du nationalisme étroit, elle est un clone qui fait écho aux propos nauséabonds d’une clique politique qui n’a d’autre projet que son existence égocentrée et hostile à un système dont elle se nourrit comme le cancrelat sur le tas d’ordures.
Les journalistes ont dressé le portrait de cette femme et ont glosé, s’interrogeant sur l’héritage du vieux barbon raciste : la même ou une autre ? Evidemment, la même ! Marine Le Pen cultive sans ciller la rhétorique frontiste et l’aversion de l’autre au nom d’une pureté nationale fantasmée et d’une nécessité à fermer nos frontières face à une mondialisation dévastatrice, un capitalisme sauvage guidé par la judéo-main invisible des marchés, une classe politique dévoyée à droite comme à gauche…
Naturellement, les médias y sont allés de leur sondage pré-électoral et nous préparent à des « frayeurs » minimisées par la droite, encouragées par la gauche (ou vice versa ?), brandissant le spectre d’un second tour diabolique.
Face à ce ramdam, trois choses me désolent. La première est que la presse n’apprend jamais rien du passé et ressasse en permanence ses marronniers. La seconde est que les femmes politiques sont souvent pire que les hommes, observez les candidates à l’élection présidentielle française : agressives, revanchardes, sans nuances, sans desseins sinon celui de prendre le pouvoir coûte que coûte… La troisième est la teneur du débat qui nous attend pendant les prochains mois jusqu’à mai 2012 avec ce qu’un slogan de l’UMP résume assez bien pour qualifier le PS : « Pas de programme, pas d’idées, que des candidats ». C’est exactement la proposition de tous les parties : des candidats à foisons, des intentions populistes et pas de solutions ni d’actions une fois les urnes rangées.
Alors face à la crise économique qui se prolonge en sourdine, les extrémistes risquent d’enrôler des citoyens qui ne croient plus en rien et s’accrochent à leur désespoir et à leur racisme aveugle en votant avec la rage au ventre et le poing levé.