S'il y a bien une chose qui m'effraie en ce début d'année, c'est la longueur affolante de ma pile à lire qui ne cèsse d'augmenter jour après jour. Car au compteur, ce sont plus de soixante-dix livres qui attendent que je me tourne vers eux. Soixante-dix, répartis sur douze mois, ça fait une moyenne de plus de 5 livres lus en un mois.
Autant dire que je n'en viendrais pas à bout en 2011 (surtout si je continue à l'alimenter régulièrement) ! Mais ça ne va pas m'empêcher pour autant de continuer à lire pour le plaisir, que les titres soient issus de ma PAL ou bien tout simplement de mes envies du moment.
Si je reste de Gayle Forman fait parti de ces envies en question. Plusieurs mois maintenant qu'il patientait sur une étagère et en une soirée, son cas était réglé.
L'histoire tellement poignante, tellement bouleversante de cette jeune Mia ne pouvait décidément pas être lue en deux temps. L'émotion en aurait peut-être été moins forte et le message d'espoir moins éloquent également.
Quand, un jour, tout s'arrête. Tous ses rêves, ses projets, ses amours. Là, dans un fossé, au bord de la route. Un banal accident de voiture...
Comme détaché, son esprit contemple son propre corps, brisé. Mia voit tout, entend tout. Transportée à l'hôpital, elle assiste à la ronde de ses proches, aux diagnostiques des médecins. Entre rires et larmes, elle revoit sa vie d'avant, imagine sa vie d'après. Sortir du coma, d'accord, mais à quoi bon ? Partir, revenir ? Si je reste... "
Âmes tristes et torturées, éloignez-vous vite. Car ce livre est à la fois magnifique et profondément dur en même temps. L'histoire de Mia est si éprouvante, si vraie aussi que les larmes font très vite leur apparition.
Confrontée à voir sa vie défiler l'espace de quelques heures, Mia ne cesse d'osciller entre les deux choix qui s'ouvrent à elle dans la triste condition où elle se trouve. Soit se battre et tout devoir recommencer, soit abandonner et partir retrouver les siens. Un choix délicat, avec des réflexions particulièrement justes et réfléchies, des doutes qui se creusent et qu'elle tente de combler.
Soutenue par sa famille entière et ses ami(e)s, c'est surtout le personnage du grand père que l'on retient. pour son rôle majeur, selon moi, dans la décision prise par Mia. Car celui-ci, si aimant et si incapable de dire ce qu'il ressent pour elle, lui exprime dans un discours ô combien émouvant et profond que c'est son choix à elle qui est important, et non celui que les autres tentent de lui faire prendre. Un message qui , incontestablement, ne peut laisser de marbre.Tout en apprenant à connaître Mia et les siens, à travers ses propres souvenirs et leur passion commune pour la musique, le récit conjugue présent et passé pour nous faire réfléchir sur cette décision si lourde de conséquences que tôt ou tard, cette jeune lycéenne amoureuse et passionnée, sera bien obligée de prendre.
De nature sensible, je n'ai évidemment pas pu retenir quelques larmes au fil de ma lecture, mais Gayle Forman n'en a pourtant pas fait un livre larmoyant au possible. Le sujet a beau être sensible à traiter, il ne vire cependant pas dans le mélodrame et c'est tout à son honneur. Car malgré tout, le livre est porteur d'espoir, celui d'une vie possible malgré le drame, celui d'un jour meilleur aussi, grâce aux personnes qui sont là pour nous soutenir jour après jour. Je ne peux donc que vous le recommander chaudement, car c'est vraiment l'un de mes coups de coeur de ces six derniers mois. Pas moins !