Etat de siège et tension palpable samedi à Tours en marge du congrès du Front National…

Publié le 16 janvier 2011 par Dominique Lemoine @lemoinedo
La manifestation citoyenne qui s’est déroulée samedi après-midi dans les rues de Tours contre la politique du Front National a mobilisé plus de 2000 personnes.
Pour qu’elle puisse être reconnue comme un rejet citoyen et démocratique des thèses du Front National, cette manifestation aurait dû être pacifique d’un bout à l’autre.
Malheureusement, arrivée à quelques centaines de mètres des forces de l’ordre, dont le dispositif était un peu disproportionné, un petit « groupuscule » a voulu en découdre avec la police.
Ces exactions, réalisées par une cinquantaine de personnes qui n’avaient rien à voir avec la manifestation citoyenne, ne doivent pas ternir les mobilisations qui se sont tenues à Tours du jeudi au samedi.
Pour cela, il ne faudrait pas que seuls, les échos de cette violence absurde et antidémocratique soient relayés par la presse nationale. Face à cette violence, il faut opposer toutes les manifestations pacifiques qui se sont déroulées dans le calme et qui ont connu un véritable succès populaire.
En effet, après une salle comble aux "Studios" le jeudi soir, l’amphi de la faculté de médecine s'est rempli d'environ 500 personnes le vendredi pour venir participer à une réflexion en compagnie notamment de Jean-Pierre Dubois (ligue des droits de l’Homme) et d’Edwy Plenel pour décortiquer l’histoire de l’extrême droite.
Il faut condamner autant la politique prônée par le Front National que la violence qui est venue entacher cette manifestation citoyenne.
La politiques prônées par le FN doit être combattue sur le terrain politique et la violence conduit toujours à un échec et il est indispensable de ne pas tomber dans ce travers.
Mais je suis encore plus inquiet à la lecture du dernier sondage qui vient de paraître sur les intentions de vote. Tout en étant conscient qu’un sondage ne reste qu’une opinion du moment qui n’a rien à voir avec un vote démocratique, il convient de noter deux éléments d’inquiétude :
• Le premier élément est le score que pourrait obtenir Marine Le Pen au premier tour de la Présidentielle (17 à 20%), ce qui pourrait conduire à un remake du 21 avril 2002.
• Le second, encore plus inquiétant est que 43% des sympathisants de l’UMP se disent prêt à une alliance locale et nationale avec le FN. Les électeurs frontistes, sous la conduite de Marine Le PEN, se disent quant à eux prêts à faire alliance avec l’UMP à plus de 54%, ce qui n’était pas le cas il y a encore peu.
Ce sondage montre la grande méfiance des citoyens face aux « embrouilles » politiques actuelles et aux politiques de droite comme de gauche qui ont démissionné et qui sont aujourd’hui incapables de tracer un avenir aux Français.
L’UMP porte une lourde responsabilité dans la vulgarisation des thèses du FN depuis le discours sécuritaire de Grenoble de Nicolas Sarkozy qui faisait l’amalgame entre immigration et délinquance et les lois qui en découlent depuis.
Les Centristes, les écologistes et le PS porteront également une lourde responsabilité s’ils n’arrivent pas à construire un arc républicain capable de s'opposer à la montée des extrêmes.