A PARIS, Delanoë a décidé que la capitale devait devenir la vitrine du wi-fi, cette technique qui permet de se brancher sans fil sur Internet. Et hop !, en deux trois semaines, début septembre, plus de 400 bornes ont ainsi été installées un peu partout. Dans les jardins publics, les mairies d'arrondissement, certains musées, les bibliothèques (et bientôt dans les 400 kiosques)... Génial, non ? On peut désormais googliser n'importe où ! Et forcément inoffensif : les ondes wi-fi sont tellement faibles que personne n'a songé à lancer des études sur leur impact sanitaire. La seule étude sur l'exposition des cellules humaines à la même fréquence (2 450 MHz), menée à Chicago en 2005, fait état d'une modification de l'expression de nombreux gènes (mais au bout de deux heures d'exposition, et dans des conditions particulières)...
Tout allait bien, donc, lorsque dans plusieurs bibliothèques nouvellement équipées en wi-fi une quarantaine d'employés ont commencé à ressentir vertiges, maux de tête, grande fatigue. Il semblerait que rester à longueur de journée dans un lieu clos à moins de 2 mètres d'une de ces bornes n'ait pas que des avantages... Mais à partir de quelle intensité du champ w-fi une personne est elle sensible ? On ne sait pas. Il faudrait faire des études.
Tandis que le chef des relations publiques de la Ville de Paris laissait entendre que tous ces bibliothécaires se la jouaient psychosomatique, la direction des affaires culturelles parisiennes décidait début décembre un moratoire sur la w-fi dans les bibliothèques, en attendant que l'Afsset, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail, rende un avis sur la question. Petit problème : cette Afsset à laquelle les ministres de la Santé et de l'Ecologie ont demandé en août dernier une étude sur la téléphonie mobile n'est pas des plus crédibles ni des plus transparentes : récemment critiquée (« Le Canard », 12/9) pour le manque d'indépendance de ses experts béni oui-oui, elle devait en nommer de nouveaux. L'a-t-elle fait ? Qui sont ils ? Les très vigilantes associations Priartem et Agir pour l'environnement ont beau interpeller l'Afsset là-dessus, motus et bouche cousue. La transparence, c'est bien, mais l'opacité, c'est mieux.
Des repas de fêtes (ir)radieux
EN cette période de fêtes, les sept centres d irradiation français tournent à plein régime. Pas une crevette décortiquée vendue en grandes surfaces qui n'ait été irradiée. Sur l'étiquette, on précise pudiquement « traité par ionisation » ou « par rayonnement ionisant ». Fruits secs, oignons, ail, échalote, blanc d'œuf, cuisses de grenouilles, légumes secs ou herbes aromatiques surgelées... tous ces produits sont irradiés à tour de bras pour éradiquer microbes et bactéries.
Après une heure d'ionisation, vos abats de volailles plombés à la salmonelle ressortent propres comme un sou neuf. En prime, vous allongez la durée de conservation... Sauf que cette baguette magique qui vous transforme les citrouilles en carrosses vous débarrasse aussi d'une partie des vitamines. Plutôt fâcheux. Pour avaler vos cinq fruits et légumes quotidiens, vous faites provision de noisettes, de noix ou d'abricots secs ? Nombre d'entre eux, irradiés, ont été délestés d'une bonne part de leurs vitamines E e tA. Normalement, on l'a dit, il suffit de lire l'étiquette pour ne pas manger ionisé. Le hic, c'est qu'en France on ne montre pas un zèle excessif pour vérifier que ce qui va atterrir dans notre assiette n'a pas été irradié en douce. Alors qu'en Allemagne 4 000 contrôles ont été réalisés en 2006, notre Répression des fraudes n'en a effectué que 105. Ce qui lui a tout de même permis d'épingler 10 % de tricheurs. Pas rassurant vu que nous sommes le troisième « ionisateur » de l'Union européenne, avec environ 1 800 tonnes d'aliments irradiés chaque année. Bon appétit, messieurs dames !
Source: Le Canard Enchaîné du 26/12/2007
NDLR
En attendant, come je le disais dans mon premier billet sur cette question, en ce qui me concerne je suis passé au CPL (taper cpl dans le moteur de recherche de ce site) et j'en suis très satisfait.
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