L'aménagement du territoire est une notion très française qu'il est souvent difficile de traduire en anglais. La raison tient à la prise en compte, dans cette notion, d'objectifs d'intervention "humanistes", visant notamment à la solidarité entre les territoires. Elle vise autant les actions en matière de planification que l'accompagnement nécessaire en matière d'appui aux activités économiques, dans le cadre d'une approche globale.
La définition donnée par Georges Pompidou en 1963 le montre bien :
« Le but est de développer ou de chercher à développer les capacités et les aptitudes de chaque région, de telle manière que celle-ci puisse fournir à la prospérité générale sa juste contribution et qu’elle puisse, sur son propre sol, faire vitre aussi bien qu’ailleurs, une population correspondant à ses moyens, mais à ses moyens utilisés au mieux. »
Cette approche est partiellement prise en compte dans les politiques européenne, notamment à travers la politique de cohésion territoriale. Elle reste cependant limitée, et surtout, considérée comme un accompagnement, une contrepartie à la politique de compétitivité.
Allant dans ce sens, les politiques du gouvernement se sont aussi tournées vers la compétitivité depuis une dizaine d'année, pour preuve l'ancien nom de la DATAR : la DIACT, délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires.
Si cette approche a sa justification (en agissant sur les secteurs les plus dynamique, on peut favoriser la croissance et le potentiel d'entrainement), elle n'intègre aucune notion de solidarité. Etant de plus pilotée uniquement selon des considéractions court-termistes, la visibilité sur le long terme et la structuration du territoire qui en découlent ont été depuis oubliées !