C'est tout un pan de sa campagne qui doit être révisé après la tuerie de Tucson. Cette révision ne concerne pas le contenu du discours. L'appel à l'union et à la modération sera oublié dans 30 jours quand les deux Chambres se battront sur les coupes budgétaires. C'est la logique de proximité qui est remise en question dans l'organisation de la campagne 2012 de Barack Obama.
Toute la campagne 2008 a consisté à faire venir Obama sur les lieux de vie. C'était le parti pris de proximité.
La fonction même de Président va considérablement compliquer cette logique qui avait fait la force d'Obama en 2008.
La même proximité est-elle encore possible ? Il y a matière à en douter tant les dispositifs de sécurité sont lourds a fortiori dans le contexte post Tucson.
Cette logique a été décisive dans la construction de l'image de marque d'Obama. Il s'agissait d'être là où les gens sont. Globalement, il a organisé peu de "grands meetings" en dehors des incontournables. Il est beaucoup allé de petits groupes en petits groupes.
Cette logique était d'autant plus cohérente que le choix de communication sur le médium TV était l'achat de clips et non pas d'organiser des meetings pour obtenir une reprise hypothétique de 20 secondes.
Son équipe de campagne avait calculé les deux hypothèses et constaté que l'achat d'espaces publicitaires était plus économe mais surtout plus sécurisée.
Par conséquent, la quasi-totalité de la campagne et tout particulièrement les premiers mois ont reposé sur des immersions sur les terrains et non pas en l'organisation de grandes réunions publiques.
C'est cette logique qui devait être retrouvée pour déprésidentialiser l'image du candidat Barack Obama pour 2012.
Il n'est pas sûr que les contraintes de sécurité le permettent désormais. C'est peut-être là l'effet politique durable majeur de Tucson.