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Notre-Dame d'Orcival - Puy de Dôme

Publié le 16 janvier 2011 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel
Basilique en majesté
Le village d’Orcival, implanté à 860 mètres d’altitude dans le massif du Sancy, est bâti en éventail autour de son église romane et ce dernier ne se serait pas autant développé sans son joyau d’art roman ni la dévotion à la Vierge qui lui est attachée depuis des siècles. 
Petite commune rurale située dans le massif des monts Dore à 30 km au sud-ouest de Clermont-Ferrand, Orcival se trouve à mi-chemin entre chaîne des puys et massif du Sancy.
Notre-Dame d'Orcival - Puy de Dôme
L'étymologie d'Orcival a suscité bien des interprétations : Vallée des Ours, Val d'Orcus ( ou Pluton ), Vallée de la Source ( "ourche" en auvergnat)... Seule certitude : le site correspond effectivement à une vallée, celle du Sioulet. Le village, implanté à 860 mètres d'altitude, est bâti en éventail autour de son église romane et celui-ci ne se serait probablement pas autant développé sans l'église Notre-Dame ni la dévotion à la Vierge qui lui est attachée depuis des siècles. 
Eloigné des trajets des invasions, Orcival a probablement abrité des reliques de la Vierge venues de " Pont l'Abei " vers 878. La mention d'un prieuré de la Chaise-Dieu à Orcival, simple administration des terres que l'abbaye possédait en ce lieu, apparaît dès 1166. En revanche, l'abbaye de la Chaise-Dieu n'est pas fondatrice de l'église dont elle accepte la donation partielle en 1166 par le comte d'Auvergne, Guillaume VII et son vassal Mathieu. L'édification de Notre-Dame d’Orcival est donc plus probablement le fait des comtes d'Auvergne associés au puissant évêque de Clermont. 
Les raisons de cette construction, entre le début du XIIe siècle et la date de la donation en 1166, sont liées à la possession de reliques et à un pèlerinage à la Vierge au succès grandissant. 
Vers 1170, une Vierge en majesté, est réalisée et pour donner davantage de solennité au culte, un chapitre est érigé en 1245, sous le vocable de Notre-Dame. 
Peu de transformations sont intervenues sur le bâtiment au cours des siècles. Les principales ont concerné la flèche du clocher et la toiture d'origine en tuiles. Le décor intérieur était, quant à lui, plus conséquent qu'aujourd'hui : badigeon sur les murs, piles, colonnes, chapiteaux et nombreux ornements, ajoutés au XVIIe siècle. La plupart ont disparu avec la Révolution. 
Durant cette période trouble, l'édifice lui-même fut, en revanche, relativement épargné. Ainsi, lors de l'émergence de la notion d'art roman, au XIXè siècle, cette église, considérée jusqu'alors comme " très ordinaire ", va être regardée sous l'angle de l'architecture et de l'histoire de l'art ce qui lui vaudra d'être classée Monument Historique depuis 1840. 
En 1894, Notre-Dame-des-Fers est élevée au rang de basilique mineure. Après une restauration et la création d'un nouveau mobilier liturgique, elle est une nouvelle fois consacrée en 1958. 
L'ancienne collégiale Notre-Dame d'Orcival, adossée au flanc oriental d'une colline, constitue l'élément central du village. L'adaptation de l'église au terrain est particulièrement visible côté ouest : la construction du massif antérieur a été gagnée sur la pente de la colline, transformant ainsi cette portion de l'église en partie semi-enterrée, la privant ainsi d'une entrée occidentale. Un grand mur-pignon, presque aveugle, semble ancrer l'édifice dans la pente. Cette disposition accroît l'importance de l'élévation sud par laquelle se fait l'accès à l'édifice. 
Hormis les corbeilles plus tardives de la tour de croisée, l'église comporte un ensemble de 231 chapiteaux, répartis tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'édifice. Les chapiteaux corinthiens et leurs dérivés constituent l'essentiel du décor sculpté. Ils témoignent de l'engouement des sculpteurs auvergnats pour les formes de l'antiquité que pouvaient leur inspirer les vestiges encore en place à proximité ( temple de Mercure sur le Puy de Dôme, thermes du Mont-Dore...). 
Le thème de la Vierge n'est jamais représenté dans l'église Notre-Dame d'Orcival et l'ensemble des chapiteaux figurés et historiés se lit comme un ensemble de scènes autonomes et non comme des éléments d'un programme iconographique. 
L'église Notre-Dame d'Orcival renferme, un trésor : une Vierge en majesté faite de noyer, d'argent et d'argent doré approximativement datée de 1170. Elle est désormais classée au titre des Monuments Historiques depuis 1897. La Vierge d'Orcival s'apparente à celles conservées en d'autres lieux tels Tournus, Lyon, Marsat... 
L'emplacement exact d'origine de la statue ne nous est pas réellement connu. Etait-elle exposée toute l'année ou seulement certains jours de fête ? Etait-elle mise en scène lors de représentations de drames liturgiques ? 
Il est certain que l'origine de la procession est liée au pèlerinage, peut-être dès le haut moyen âge mais sous des formes dont il ne reste rien. La statue de la Vierge a sûrement été, dès sa création, menée en procession. 
Vierge et Enfant retrouvent une fois par an, pour l'Ascension, les couronnes qu'ils reçurent le 3 mai 1894 et leur robe de parade. Ils sont installés sous un dais, lui-même fixé sur un brancard. Les porteurs sont censés la porter pieds nus en signe d'humilité. 
La procession se termine sur un petit promontoire au-dessus du village où un édicule de 1872, appelé " Tombeau de la Vierge ", abrite une réplique de la statue et constitue une sorte de reposoir.

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