Dans un triangle dont les sommets seraient à Moulins, Ygrande et Saint Pourçain-sur-Sioule, se trouve une densité exceptionnelle de sites historiques : châteaux, églises romanes, vieilles demeures. Le relief s'abaisse, le bois est présent dans tous les terroirs mais c'est la prairie qui domine avec ses haies vives et ses troupeaux. Là, se situe le cœur du bourbonnais : l'île Bourbon. Par analogie avec l'Île de France, cette expression est employée pour désigner le berceau bourbonnais.
Bourbon l'Archambault chargée d'histoire, est avant tout une station thermale moderne, dont les eaux sont efficaces pour les rhumatismes. Le " Logis du Roy " et le grand établissement thermal ont été rénovés. Un nouveau Centre du Mouvement soigne selon les techniques allemandes de rééducation. Les ruines de l'ancien château attirent les visiteurs. Ces ruines témoignent des périodes les plus agitées lorsque Louis II de Bourbon étendait sa domination sur le centre de la France. Seules trois des vingt-quatre tours dominent encore la ville, grâce d'ailleurs au jeune écrivain bourbonnais, Achille Allier, qui réussit au XIXe siècle a sauvé le château d'une destruction totale.
L'histoire de Souvigny se confond avec celles des Sires de Bourbon et celle de son abbaye qui dépendait de Cluny. C'est la plus belle église du Bourbonnais, classée " Grand site national ". Tout commence au Xè siècle. Aymard, ancêtre des Bourbons, fait alors don, à l'abbaye de Cluny, de ses biens de Souvigny et d'une église dédiée à Saint-Pierre.
Le prieuré qui en est issu, fut le point d'appui spirituel du Bourbonnais. La renommée de l'abbaye atteignit son apogée lorsque deux des plus grands abbés de Cluny, Mayeul de Provence et Odilon de Mercœur trouvèrent sépulture à Souvigny. Carbonisées, leurs reliques attirèrent les foules et les Grands du Royaume.
L'église devint ainsi un haut lieu de pèlerinage avant d'accueillir les sépultures des ducs de Bourbon, d'où son nom de " Saint-Denis des Bourbons ".
L'abbaye mérite une longue visite. Le cloître et la salle capitulaire sont dignes de la grandeur de l'abbaye.
En été, les Heures Musicales de Souvigny permettent d'écouter l'orgue, construit par Cliquot en 1783. restauré c'est l'un des joyaux de l'église.
Un riche héritage historique
L'existence de Bourbon l'Archambault et de Souvigny exercera un grand pouvoir d'attraction sur l'aristocratie bourbonnaise. Les maisons seigneuriales se multiplient dans les environs. Chaque commune compte une dizaine de ces maisons ou petits châteaux. Le mouvement monastique est lui-même très actif. Certains établissements ont disparu mais prieurés et églises jalonnent toujours routes et vallons. Il faut prendre le temps de les découvrir.
L'ancien bassin minier
A Noyant, on entre dans l'ancien bassin minier dont le centre fut Buxières-les-Mines. Les corons de l'ancienne cité minière réservent une surprise. En 1956, ils ont servi de centre d'accueil aux réfugiés d'Indochine. Une pagode et de grandes statues de Bouddha furent édifiés en 1983. Elles cohabitent avec un vieux donjon du XVè siècle qui surveille la vallée à quelques pas de là.
Les sources du dieu Borvo
Bourbon l'Archambault, comme le Bourbonnais, doit son nom à Borvo, dieu celtique des eaux jaillissantes d'où dériverait " burbo " qui signifie " bourbe " ou " bourbier ". En effet, à l'époque celtique, les eaux thermales se mélangeaient à celles de la rivière Burge qui passe à Bourbon pour former un vaste marécage.
Les eaux efficaces pour les rhumatismes devinrent très à la mode sous Louis XIV. Le Roi lui-même s'y rendit ainsi que tous les grands de la Cour. Talleyrand, après 31 cures successives pouvait dire : " C'est aux eaux de la cité thermale que je dois la vigueur de mon corps et la verdeur de mon esprit ". Ces sources réservent parfois des surprises. Le 1er novembre 1775, la source principale eut un tel débit en une heure, qu'elle inonda la ville avant de se tarir durant trois jours. Cela se passa lors d'un tremblement de terre du Lisbonne.
Saint-Menoux et le débredinoire
Une légende rapporte qu'un simple d'esprit, un bredin, aurait recouvré la raison en parlant à Saint-Menoux à travers un trou aménagé dans sa sépulture. Devant l'affluence qui s'ensuivit, le sarcophage percé d'une ouverture, fut ramené dans l'église. Les bredins y introduisirent la tête pour obtenir une guérison. Mais ils doivent faire attention à ne pas heurter les parois en se retirant sinon, ils récupèrent tout ce que le bredin précédent a laissé.