La solitude des cimes
Le Puy Chavaroche nommé aussi " l'Homme de Pierre " à cause du cairn de son sommet, le Griou, le puy Mary et l'Elancèze s'unissent pour former le farouche et vaste cirque de Mandailles. Il donne son nom à la haute vallée de la Jordanne.
Du col du Perthus, on plonge sur la magnifique hêtraie de 700 hectares, les montagnes et les rochers dans lesquels se découpent parfois des grottes. Par le col de Cabre à 1528 m et celui de Rombière, à 1560 m, un sentier conduit vers les sources de la Jordanne.
Après Saint-Julien, la Jordanne s'encaisse et se rue à travers chaos et étroitures, du saut de la Menette à la cascade du Méjanet, des portes de la Jordanne au gouffre de l'Enfer tandis que les villages de Saint-Cirgues et de Lascelle dressent vers le ciel leurs " murs-clochers " frères que soutient un arc triomphal. On remarquera dans le premier sanctuaire une croix bi-face, représentant d'un côté le Christ, de l'autre, sa mère et, dans le second, un beau retable et une Vierge à l'Enfant du XVIIe siècle ainsi que les restes d'une fonderie de cloches.
Si, après Saint-Cirgues, l'on quitte la vallée de Mandailles, à hauteur de la Croix de Cheulles, l'étonnante '' Route des Crêtes '', entre vallées de l'Autre et de la Jordanne, permet de jouir d'une magnifique descente sur Aurillac et son bassin. Avec un peu de chance, il est même possible d'apercevoir quelques chamois et chevreuils !
Mandailles, aujourd'hui haut lieu de passage touristique, était jusque dans les années 30, un village complètement à l'écart du monde, atteint seulement par quelques pistes pastorales. Ce bourg est le point de départ de nombreuses randonnées. Les versants de la bucoliques vallée de Mandailles sont très verts, revêtus de prairies cloisonnées par d'innombrables rideaux d'arbres. Pour se défendre des loups, les villageois installaient des pièges, fosses de 3 à 4 mètres de profondeur, maçonnées et recouvertes de branchages dont on peut encore voir des vestiges vers le col de Perthus et l'Elancèze. Ces pièges à loups furent utilisés jusque vers 1915.
Non loin de Rudez, près de la cascade de Liadouze, on peut encore trouver de curieuses constructions à demi-enterrées : les " barriades ". Accrochées à flanc de montagne pour ne pas empiéter sur les pâturages, elles sont toutes attachées par leurs toits et communiquent entre elles par l'intérieur, servant d'abris durant les terribles isolements de l'hiver.